FLASH INFO – C’est le journal Le Monde qui a révélé l’information : un expert judiciaire, mandaté dans le cadre de l’affaire du chirurgien grenoblois suspendu, a été récusé par la cour d’appel de Grenoble à la fin du mois de juillet. Et ceci sur la demande, jugée recevable, de l’une des plaignantes.
En cause ? L’appartenance des deux professionnels de santé à la Société française de chirurgie rachidienne (SFCR), et à son groupe de travail sur la chirurgie ambulatoire. Si la SFCR revendique 500 membres actifs, le groupe de travail en question ne comporterait qu’une vingtaine de participants. Une « commune appartenance » que l’expert désigné « n’a pas signalé […] au juge chargé du contrôle des opérations d’expertise », note la justice.
La présence de cet expert ne tiendrait pas du hasard. Selon l’avocat de la plaignante à l’origine de la récusation, le chirurgien suspendu aurait précisément demandé la nomination d’un expert appartenant à la SFCR, et au groupe du travail dont lui-même était membre. C’est ce qu’il déclare au Dauphiné Libéré, en considérant que l’expert judiciaire récusé pourrait même être accusé de « prise illégale d’intérêt ».
En 2019, le chirurgien orthopédique grenoblois avait écopé d’une interdiction d’exercer, accusé d’avoir exercé une cinquantaine d’interventions chirurgicales sans justification médicale. L’affaire s’est transformée en feuilleton judiciaire, avec enquête pour escroquerie, mises en examen pour homicide et blessures involontaires… et annulation d’un certain nombre d’entre-elles. Une première condamnation a été prononcée en 2021.