EN BREF – Pionnière sur le mar­ché du rétro­fit, à savoir la conver­sion de véhi­cules ther­miques à l’électrique, l’en­tre­prise gre­no­bloise Phoenix Mobility a offi­cia­lisé, ce lundi 18 juillet 2022, un par­te­na­riat stra­té­gique noué avec Renault Group. Objectif : déve­lop­per et com­mer­cia­li­ser, dès 2023, des kits de rétro­fit élec­trique pour des véhi­cules uti­li­taires. Une nou­velle étape dans la stra­té­gie d’in­dus­tria­li­sa­tion de la société, qui espère ainsi atti­rer de nou­veaux clients professionnels.

« Pionnier et lea­der du rétro­fit de flottes uti­li­taires publiques et pro­fes­sion­nelles depuis trois ans, Phoenix Mobility pour­suit sa stra­té­gie d’industrialisation grâce à ce par­te­na­riat avec Renault Group », se féli­cite Wadie Maaninou, cofon­da­teur et PDG de la société gre­no­bloise, ce lundi 18 juillet 2022. Phoenix Mobility s’as­so­cie en effet au construc­teur auto­mo­bile pour lan­cer un kit de rétro­fit per­met­tant de conver­tir les véhi­cules uti­li­taires ther­miques à l’élec­trique.

Phoenix Mobility s’as­so­cie à Renault pour déve­lop­per et com­mer­cia­li­ser, à par­tir de 2023, des kits de rétro­fit per­met­tant de conver­tir des véhi­cules ther­miques à l’élec­trique. © Phoenix Mobility

« Une solu­tion inno­vante sur un mar­ché encore nais­sant et à fort poten­tiel », sou­ligne François Delion, direc­teur après-vente Renault Group, qui vante « la pre­mière asso­cia­tion entre un construc­teur auto­mo­bile et une start-up pro­met­teuse » sur ce cré­neau. Un par­te­na­riat qui débute par une phase de co-déve­lop­pe­ment afin de pro­po­ser un pre­mier kit rétro­fit pour Renault Master dès 2023.

Commercialiser 1000 kits de rétro­fit pour Renault Master dès 2023

Objectif de cette pre­mière étape : com­mer­cia­li­ser et ins­tal­ler envi­ron 1 000 kits de rétro­fit. Et ainsi, expliquent les deux entre­prises, « démon­trer, auprès des clients pro­fes­sion­nels, les béné­fices de la démarche rétro­fit : confort de conduite élec­trique, res­pect de l’environnement, gain éco­no­mique… » À terme, le concept sera étendu à d’autres véhi­cules uti­li­taires Renault.

Le mon­tage et l’as­sem­blage des kits de rétro­fit se feront à la Re-Factory de Flins, le site de Renault dédié à l’é­co­no­mie cir­cu­laire. © Phoenix Mobility

Les kits seront assem­blés par Renault Group à la Re-Factory de Flins (Île-de-France), son site dédié à l’é­co­no­mie cir­cu­laire. De son côté, Phoenix Mobility pren­dra en charge l’ex­ploi­ta­tion com­mer­ciale, « s’appuyant sur son exper­tise recon­nue sur le mar­ché du rétro­fit BtoB (Business to busi­ness) », pré­cise le com­mu­ni­qué commun.

La mise en place des ZFE, une aubaine pour Phoenix Mobility

Créée en 2018 par d’an­ciens étu­diants de Grenoble INP, Phoenix Mobility pour­suit ainsi sa crois­sance avec cette nou­velle col­la­bo­ra­tion. La société, basée à Fontaine, compte aujourd’­hui une tren­taine de sala­riés. Avec de réelles pers­pec­tives de déve­lop­pe­ment pour les années à venir. Car avec la mise en place de 45 Zones à faibles émis­sions (ZFE) sur le ter­ri­toire fran­çais d’ici 2025, l’élec­tri­fi­ca­tion pour­rait bien séduire de nou­veaux clients jusque-là réticents.

Vincent Fristot, adjoint aux finances et à la tran­si­tion éner­gé­tique, au volant d’un véhi­cule de la Ville de Grenoble « rétro­fité » par Phoenix Mobility. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net

Dans la ZFE de la métro­pole gre­no­bloise, de nom­breux véhi­cules uti­li­taires seront ainsi concer­nés par les res­tric­tions de cir­cu­la­tion, en fonc­tion de leur vignette Crit’Air. Déjà par­te­naire de plu­sieurs col­lec­ti­vi­tés – comme la Ville de Grenoble – et entre­prises, Phoenix Mobility espère atti­rer les TPE et PME grâce à son par­te­na­riat avec Renault. Et pour­quoi pas, à terme, étendre sa gamme en direc­tion des bus et poids lourds, mais aussi des voi­tures de particuliers.

Entourant Wadie Maaninou et Antoine Desferet, cofon­da­teurs de Phoenix Mobility, Sylvain Laval, pré­sident du Smmag, et Christophe Ferrari, pré­sident de la Métropole qui sou­tient finan­ciè­re­ment le rétro­fit dans le cadre de l’accompagnement à la mise en place de la ZFE. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Pour cela, il fau­dra peut-être revoir à la baisse le coût de la conver­sion en véhi­cule élec­trique, qui s’é­lève actuel­le­ment à près de 25 000 euros par véhi­cule. Un mon­tant auquel il faut néan­moins retran­cher les aides de l’État et de la Métropole de Grenoble (jus­qu’à 12 000 euros). Mais avec les effets conju­gués de la stan­dar­di­sa­tion des modèles et de la fabri­ca­tion en série, le prix du rétro­fit pour­rait vite deve­nir plus accessible.