FOCUS – Deux ans après la fin de sa chimiothérapie, Williams Randy s’est lancé dans un Half-Ironman qu’il vient de boucler. Si le défi sportif était de taille, le menuisier grenoblois de 28 ans l’a surtout fait pour promouvoir l’activité physique adapté. Une thérapie qui l’a aidé à surmonter son cancer et qu’il a souhaité promouvoir grâce à une cagnotte en ligne.
On considère qu’il faut deux ans au corps pour évacuer complètement une chimiothérapie. Quasiment deux ans jour pour jour après sa dernière session, Williams Randy a ainsi participé à l’Half-Ironman d’Embrun dimanche 3 juillet. S’il est arrivé 361e sur 412 au départ (dont 26 abandons), il ne l’a pas seulement fait pour la performance.
Le survivant a en effet choisi de porter les couleurs de la lutte contre le cancer. Ce jeune homme de 28 ans a ainsi lancé Un pas de plus, une cagnotte en ligne qui sera reversée dans son intégralité à la Ligue contre le cancer et l’association grenobloise d’aide et de recherche en oncologie (Agaro).
L’activité physique adaptée, une aide aux malades encore sous-exploitée
Presque deux kilomètres de nage puis 90 kilomètres de vélo avant de terminer par 21 kilomètres de course à pied. Et encore, pas les parcours les plus faciles. « À un moment, en tant que Grenoblois, tu ne peux pas accepter de faire du plat ! » plaisante-t-il.
Un défi herculéen, d’autant que le menuisier de profession n’a jamais été un grand sportif. « Je ne peux pas dire “J’ai fait 10 ans de foot” mais j’ai tout de même toujours eu plus ou moins une activité sportive », tempère-t-il.
Le déclic est donc venu il y a deux ans avec la maladie. « Mon cancer m’a fait rentrer à fond dans le sport m’a remis le pied à l’étrier » se souvient-il.
Williams Randy raconte volontiers comment l’activité physique adaptée (APA) l’a aidé pendant sa chimiothérapie. « Le sport m’a permis de m’évader. Cela m’a permis de mieux supporter les traitements. C’est un truc auquel je crois et la science dit que c’est assez efficace. » Après sa convalescence, il a poursuivi le sport et c’est en fin d’année dernière que lui est venue la volonté de se lancer dans un défi sportif pour faire connaître l’APA.
Une pratique encore trop méconnue en France, selon lui. « Par rapport au potentiel de bénéfice pour les patients, on est complètement à la bourre », diagnostique-t-il. « L′Etat ne donne clairement pas de moyens et les associations le font mais manquent cruellement de moyens. C’est pour ça que j’ai cherché des acteurs de la recherche et de l’APA. »
Des actions supplémentaires pour Un pas de plus ?
Ses entraînements n’ont ressemblé en rien à ce qu’il avait connu auparavant. « Ça veut dire quinze heures par semaine, être à six heures à la piscine avant le travail. C’est borné à fond et c’est dur quand t’es menuisier. » Pas évident, en effet, en rentrant du travail à 19 heures de repartir pour une session de course à pied !
Au-delà de ces efforts, tenir à jour ses réseaux sociaux est une partie du défi qui l’a surpris. « C’est très chronophage et énergivore. Même si ça n’a pas trop pris sur les réseaux sociaux, il faut continuer à publier régulièrement pour ceux qui suivent. » C’est pourquoi il hésite à faire perdurer Un pas de plus après la course. « Ou alors, peut-être un truc en itinérance, où je me rends dans des villes pour faire connaître l’APA » lance-t-il.
S’il n’a récolté à ce jour qu’un peu plus de 1 300 euros sur un objectif de cagnotte de 10 000 euros, il ne compte pas le changer pour autant. « Ce ne sera pas un échec car l’argent récolté sera donné aux associations quoi qu’il en soit. C’est un peu comme pour le défi sportif. Je serai allé jusqu’où j’aurai pu et j’aurai fait le maximum pour l’atteindre. Pour moi, ça n’aura été que du bonus » conclut le néo-triathlète.