EN BREF – Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre un policier de la brigade anticriminalité (Bac) de Grenoble en train de proférer des insultes racistes lors d’une patrouille. Sur les images, tournées ce samedi 25 juin 2022 dans la nuit, on le voit ainsi insulter un individu de « bicot de mort ». Le parquet de Grenoble a ouvert ce lundi 27 juin une enquête pour « injures publiques par personne dépositaire de l’autorité publique », confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
La vidéo d’environ quinze secondes circule sur Snapchat et Twitter depuis ce dimanche 26 juin 2022 au soir. On y voit un policier de la brigade anticriminalité (Bac) de Grenoble filmé en train de proférer des injures, dont une à caractère raciste, à l’encontre d’un individu qui l’insulte en retour. Des faits qui ont poussé le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant à saisir l’IGPN, annonce-t-il, ce lundi 27 juin.
« Bicot de mort ! » Un policier de la BAC de Grenoble visé par une enquête pour « injures publiques par personne dépositaire de l’autorité publique » après la diffusion de cette vidéo
Le policier reconnaît les faits et indique qu’il « regrette les propos tenus » @libe pic.twitter.com/OgP9B1GNjx— Ludovic Séré (@Indielistic) June 27, 2022
La scène a été tournée ce samedi soir, dans une rue indéterminée de Grenoble. Les images montrent un équipage de la Bac de nuit, dans une voiture banalisée à l’arrêt, dont les vitres sont baissées. Depuis le siège passager avant, l’un des policiers insulte un autre homme. Les mots sont parfaitement audibles : « Bicot de mort » (sic). S’ensuit un échange d’injures et de menaces entre le fonctionnaire et l’individu, qui semblent se connaître.
Le policier a reconnu les faits auprès de sa hiérarchie, qui a ouvert une enquête administrative
Confirmant l’information, le procureur a indiqué ce lundi avoir ouvert une enquête, confiée à l’antenne lyonnaise de l’IGPN, pour « injures publiques par personne dépositaire de l’autorité publique ». Des faits « passibles de trois ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende », précise le magistrat. « Le policier a d’ores et déjà reconnu les faits auprès de sa hiérarchie et indiqué qu’il regrettait les propos tenus », informe Éric Vaillant.
Interrogée par Le Dauphiné libéré, la directrice départementale de la sécurité publique (DDSP) de l’Isère Fabienne Lewandowski a admis que les propos tenus étaient « clairement audibles, donc ni contestés ni contestables ». Ceux-ci vont « à l’encontre de ce qu’on peut attendre d’un policier en termes de déontologie et d’exemplarité », a‑t-elle ajouté, confirmant qu’une enquête administrative était ouverte, en parallèle de l’enquête judiciaire menée par l’IGPN.
Sur les dernières images de la vidéo, on distingue enfin un autre policier, assis à l’arrière de la voiture banalisée, tenir un objet qu’il pointe en direction de l’individu. « Ce n’est a priori pas une arme qui est pointée par le policier situé à l’arrière du véhicule mais sa radio Acropol dont on voit l’antenne bouger », confie à ce sujet le procureur. « L’enquête permettra de vérifier ce point. »