DÉCRYPTAGE - Les acteurs de la culture sont en colère après l’adoption définitive du plan de subventions allouées par la Région. Nombreux sont ceux à voir leur enveloppe réduite, parfois sévèrement, et sans explications convaincantes. L’opposition politique crie au clientélisme et à l’ingérence idéologique.
Certains ont appris la nouvelle par un simple courrier, d’autres dans la presse. Mais pour tous les acteurs de la culture concernés, la surprise a été la même lorsqu'ils ont compris que leur subvention versée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes serait rabotée cette année.
En Isère, personne n’a été épargné : scènes nationales, festivals, compagnies de théâtre, orchestres... Et même l’Observatoire des politiques culturelles. Dans le département, 25 structures sont ainsi concernées par ces coupes budgétaires, pour plus d’un demi-million d’euros.
Au total, sur toute la région, ce seraient près de 4 millions d’euros - plus exactement 3,79 millions selon les calculs opérés par les opposants de Laurent Wauquiez* - qui manqueraient à l’appel dans la distribution votée en commission le 25 mai 2022.
Si la Région promet que le budget culture a été “sanctuarisé” à environ 62 millions d’euros, certains s’interrogent. "Il y a la question de savoir comment on ventile ce budget, où sont passés ces 4 millions d’euros ?", tempête Myriam Laïdouni-Denis, conseillère régionale Les Écologistes et membre de la commission Culture.
Hébergé par le CEA Grenoble, l’atelier-laboratoire Arc-Nucléart, fait partie de ceux dont la subvention régionale a été tout simplement… annulée. 75 000 euros en moins, "c’est un coup dur pour le budget, et on ne sait même pas si c’est seulement ponctuel", souffle Karine Froment, la directrice. Et même si ce montant ne représente “que” 5% environ du budget annuel de l’atelier-laboratoire, "il va falloir trouver des moyens de compenser", prévient Karine Froment. Qui envisage de faire appel à du mécénat.
Un “besoin de rééquilibrage”, avance la Région
La Maison de la Culture (MC2), qui perd 120 000 euros sur une enveloppe de 470 000 euros, a de son côté annoncé que la programmation 2022-2023 resterait entièrement maintenue, et sans hausse des tarifs. Mais son directeur, Arnaud Meunier, déplore "le manque de dialogue" avec la Région, son "partenaire historique".
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