FOCUS - La police nationale est intervenue, ce mardi 14 juin 2022, dans le parc de l'Alliance où une quinzaine de migrants, originaires pour la plupart d'Albanie et de Macédoine, dorment sous la tente depuis plusieurs semaines. Si aucune famille n'a été évacuée, la Ville de Grenoble dénonce une nouvelle opération policière menée "sans concertation" et déplore les propositions de relogement insuffisantes de l'État. Mais la préfecture parle, elle, d'un "non-sujet", assurant qu'elle n'avait pas l'intention de démanteler le campement.
Certains sont là depuis un mois, d'autres depuis plus longtemps encore. Une quinzaine de migrants, originaires d'Albanie, de Macédoine et de Serbie, vivent dans ce campement de fortune installé dans le parc de l'Alliance. Les conditions sont précaires : les familles dorment sous la tente, avec un point d'eau commun mais "pas de toilettes", déplore Lorik3Le prénom a été modifié. "Ce n'est pas facile ici, surtout pour les enfants, mais si on nous expulse, on n'a nulle part où aller", se désole le jeune Albanais d'une vingtaine d'années, ce jeudi 16 juin 2022, deux jours après l'intervention de la police nationale dans le parc.
Ce mardi 14 juin au matin, en effet, les occupants du camp de l'Alliance ont vu arriver des policiers devant leurs tentes. "Ils ont contrôlé nos papiers d'identité et ils sont revenus ensuite pour nous dire qu'on pouvait rester", raconte Angelica4Le prénom a été modifié, une jeune mère de famille macédonienne, son enfant dans les bras. "Après échanges dans la journée avec la Ville, aucune personne n’a finalement été évacuée", indique la Ville de Grenoble, sous-entendant ainsi qu'il s'agissait de l'objectif initial de la préfecture.
Pour la Ville, "il faut des logements dignes plutôt que des opérations coup de poing inutiles et violentes"
"Cette action a été effectuée sans concertation avec la collectivité et les élu-es", regrette en outre la municipalité, dans un communiqué envoyé ce mercredi 15 juin. "Pour la deuxième fois consécutive les services préfectoraux n’ont pas informé la Ville ni les travailleuses et travailleurs sociaux en lien avec les personnes d’une telle opération", ajoute-t-elle. "Aucune prise en charge effective pour les familles n’a été formulée."
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