FOCUS - L'école d'été de l'agriculture urbaine s'est tenue au lycée horticole de Grenoble-Saint-Ismier, les 18, 19 et 20 mai 2022. Durant ce rendez-vous annuel international de l’agriculture urbaine, les acteurs locaux ont pu prendre le temps de mesurer le chemin qu'il leur reste à parcourir. Pratique institutionnalisée en Amérique du Nord, l'agriculture urbaine est en effet balbutiante en Europe. Mais la Ville de Grenoble compte bien porter l'élan qui existe pour qu'il grandisse.
Le lycée horticole Grenoble-Saint-Ismier s’est lancé, il y a trois ans, dans un défi un peu fou : développer un modèle agricole sur un bout de terre pauvre dont personne ne voulait au lieu-dit de La Batie, à Saint-Ismier. Une petite parcelle d'à peine plus d'un hectare coincée entre l’Isère et la D523. Challenge supplémentaire : aller plus loin que la labellisation bio pour ses cultures. Un projet présenté à l'occasion de l'édition 2022 de l’école d’été de l’agriculture urbaine qui se tenait dans l'établissement du mercredi 18 au vendredi 20 mai. Trois jours de réflexion et de visites de terrain pour contribuer à imaginer la ville de demain.
Pour la quatrième année de leur projet, les deux agriculteurs qui gèrent le site en sont encore à la phase de test. « On a beau essayer de devenir céréaliers, maraîchers, arboristes et éleveurs de campagnols en même temps, à la fin, on réussit surtout dans la dernière catégorie », ironise Benoît en regardant ses plants de salades ravagés pendant la nuit.
En effet, la parcelle produit une grande variété d’aliments, avec l’objectif d’en tirer un chiffre d'affaires de 35 000 euros par an. Des rangées de salades aux plants de tomates en passant par les vergers de cerisiers, les jardins commencent à prendre des couleurs. Une évolution inespérée par rapport à la première année. « Quand on a commencé, on avait à peine deux jardins, pas d’eau, pas d’outils ni de tracteurs. On a tout auto-construit, tout fait nous-mêmes », se souvient Benoît.
L'agriculture urbaine encore balbutiante à Grenoble
L’agriculture urbaine n’est qu’émergente à Grenoble. Ce constat pourrait même être étendu à la France voire à l’Europe. Pour Jean-Philippe Vermette, venu spécialement de l’université de Montréal pour l'évènement, ce retard est très surprenant.
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