FOCUS - À quelques jours de la délibération sur le changement du règlement intérieur des piscines municipales, prévue lors du conseil municipal du 16 mai 2022, la question de l'autorisation du burkini (ou burqini) continue de cristalliser les passions à Grenoble. Les opposants de droite, mais aussi de gauche, ont ainsi donné de la voix ces derniers jours par le biais de pétitions, tribunes et lettres ouvertes. Un large panel d'opinions qui vont de l'opposition frontale de certains élus, à la position médiane du mouvement Go Citoyenneté regrettant un débat précipité et polarisé.
La première a déjà recueilli plus de 2 000 signatures, ce mardi 10 mai 2022, la seconde autour de 1 700. Deux pétitions initiées, pour l'une, par des habitants de la Métropole plutôt engagés à gauche, pour l'autre, par l'Association des femmes élues de l'Isère (AFEI), présidée par la conseillère municipale et régionale LR Nathalie Béranger. Mais toutes deux ont un objet commun: l'opposition à l'autorisation du burkini dans les piscines municipales grenobloises.
La vérité sur #Burkini à la piscine ?
Cela devrait être un non sujet. Permettre à chacun·e de se rafraichir, vêtu·e ou dévêtu·e, sein couvert ou sein nu, dans le cadre de la loi, c'est la base du service public. C'est l'égalité, tout simplement. Et c'est la grandeur de la France pic.twitter.com/qlj3yNvWaD
— Éric Piolle (@EricPiolle) May 3, 2022
À moins d'une semaine de la très attendue - et controversée - délibération sur la modification du règlement intérieur des piscines, prévue lors du conseil municipal du lundi 16 mai 2022, le sujet continue en effet de cristalliser les passions à Grenoble.
D'un côté, les "pour", à commencer par le maire EELV Éric Piolle et surtout l'Alliance citoyenne, qui milite depuis 2019 pour le port du "maillot de bain couvrant" comme elle l'appelle pudiquement. De l'autre, les "contre" dont les positions recouvrent un large spectre politique, des opposants les plus farouches aux plus modérés.
Une pétition initiée par des citoyens de gauche non encartés et d'anciens proches de la majorité municipale
Parmi les détracteurs de la délibération, beaucoup ont ainsi donné de la voix ces derniers jours. C'est notamment le cas des instigateurs de la pétition intitulée "Burkini, hijab : quels combats à Grenoble ?", qui organisaient, mercredi 4 mai, à la Salle rouge, une conférence-débat avec la philosophe et islamologue Razika Adnani, autrice d'une lettre ouverte à Éric Piolle.
La plupart sont marqués à gauche, mais non encartés ou plus encartés. On y trouve, entre autres, Henri Touati, créateur du festival des Arts du récits, Jean-Marc Cantèle, ancien président de l'Association écologie démocratie solidarité (Ades) et ex-adjoint au maire, ou encore Sadok Bouzaïene, qui a démissionné de son poste d'adjoint aux sports en 2020.
Un départ lié à ses désaccords sur le burkini, affirme Le Parisien dans une enquête sur l'entrisme de l'Alliance citoyenne à la mairie de Grenoble, publiée ce mardi 10 mai. Et une preuve de plus, si besoin était, que la question divise à gauche. Y compris chez d'anciens (très) proches de la majorité municipale.
"Une attaque indirecte contre l'égalité femmes-hommes"
Selon eux, le combat de l'Alliance citoyenne constitue "une attaque indirecte contre l'égalité femmes-hommes". Le texte déroule ensuite leurs arguments. "Le changement du règlement des piscines conduirait à satisfaire les revendications d’un islam politique, c’est-à-dire d’une idéologie totalitaire et radicale", écrivent-ils. "Autoriser le burkini ne répond à nul précepte du Coran, mais relève d’une idéologie sexiste."
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2 réflexions sur « Burkini à Grenoble : les opposants à la délibération multiplient tribunes et pétitions, à l’approche du conseil municipal du 16 mai 2022 »
On leur tend la main ils nous prennent le bras, je dis STOP ça suffit maintenant.
je suis contre le port du burkini en piscine, et sur les plages
j’invite toutes les femmes de Grenoble, comme l’a soumis le maire de Grenoble d’aller à la piscine les seins à l’air
croyez moi je vis au bord de la mer et on se fait insulter si on n’a pas le haut du maillot de bain
alors révoltez vous
on nous a imposé des règles sanitaires pour nous et nos enfants, ex pas de short maillot mais slip de bain pour les garçons, une tenue descente pour les femmes et le port d’in bonnet de bains
et maintenant on fait ce qu’on veut
c’est bon
Cat