FOCUS – Reportée pour cause de crise sanitaire, l’inauguration de l’école Diderot de Grenoble, à la limite du quartier Chorier-Berriat, a enfin pu avoir lieu le mardi 3 mai. L’occasion de visiter les aménagements, restructurations et extensions de l’école, qui lui permettent aujourd’hui d’accueillir huit classes, contre cinq auparavant. Et, pour le maire, de vanter la politique menée par sa majorité en direction des écoles depuis 2014.
Un instant de calme au sein des tensions (politiques) sur fond de préparation des législatives. Mardi 3 mai, le maire de Grenoble Éric Piolle participaient à l’inauguration de l’école Diderot. Étaient également présents les adjoints de Grenoble Vincent Fristot, Lucille Lheureux et Christine Garnier. Mais aussi le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard. Ou encore la députée (LREM) de l’Isère Émilie Chalas.
Au programme, des chansons interprétées par les élèves, un spectacle de danse et une visite de l’établissement pour les parents et les personnalités présentes, ainsi qu’un buffet et goûter pour les enfants. Sans oublier les prises de parole du maire Éric Piolle, de la directrice de l’école Isabelle Mazauric et de l’inspectrice de l’Éducation nationale Nathalie Charrière. Une inauguration toutefois quelque peu précipitée par un ciel s’ennuageant au fur et à mesure.
Trois classes supplémentaires depuis la rentrée 2021
Débutés en 2019 et réalisés sur site, les travaux d’extension et de restructuration de l’école Diderot lui permettent d’accueillir depuis la rentrée 2021 huit classes (cinq élémentaires et trois maternelles) contre cinq auparavant. Le tout avec une rénovation du bâtiment ancien et des aménagements prévus pour la cour de récréation. Parmi lesquels l’installation d’un jardin ou la création d’une « cuisine de boue ».
Dotée d’une toiture en zinc, de 120 mètres carrés de terrasse végétalisée et de murs en ossature bois ou béton, l’extension est équipée d’une centrale de traitement d’air à double flux qui concerne aussi la salle polyvalente. « Le bâtiment a également été conçu pour répondre à la problématique Territoire risque inondation et doit donc pouvoir résister à une potentielle rupture de digue au niveau du pont du Vercors sur le Drac », indique la Ville de Grenoble.
Enfin, l’entrée de l’école a été déplacée. Jusqu’ici située sur la rue Diderot même, celle-ci se fait désormais par la rue Tanant, transformée pour l’occasion en Place aux enfants. Autrement dit, en rue piétonnisée. La Ville promet par ailleurs un agrandissement à venir du square du Moucherotte, à proximité du groupe scolaire. Objectif ? « Permettre à l’école de s’inscrire dans un îlot végétalisé calme et agréable ».
« Voir comment l’école fait quartier »
« La réflexion conduite autour de l’école Diderot montre qu’à travers un besoin initial de capacité scolaire, on peut penser plus large, voir comment l’école fait quartier, est un point d’appui essentiel pour la vie de quartier », a ainsi revendiqué Éric Piolle lors de sa prise de parole. Non sans vanter, de façon plus générale, le Plan écoles déployé par la municipalité dès son arrivée aux affaires en 2014.
Éric Piolle a également assuré de « la capacité du service public à proposer des conditions d’accueil pour les enfants à la hauteur des ambitions que l’on a pour eux, et des ambitions que l’on a pour la société ». Et fait part de sa « conviction que c’est à partir d’une ville à hauteur d’enfant, et à partir de la capacité d’une société à penser l’avenir de la jeunesse, que l’on peut avancer ».
Enfin, le maire de Grenoble n’a oublié personne : ni les équipes enseignantes, dont les conditions de travail seront selon lui améliorées par les nouveaux aménagements. Ni les personnels municipaux travaillant dans l’école, pourtant régulièrement mobilisés par des mouvements de grève. Ni les parents, qu’Éric Piolle a décrit comme « fiers, heureux, détendus de voir que les conditions sont là » et « qu’un énorme travail a été fait ».
Une « valse des enseignants » à l’école Diderot ?
Les travaux d’extension et de restructuration de l’école Diderot n’empêchent pas une certaine grogne de parents d’élève, relayée par Le Dauphiné libéré. Ce ne sont pas les locaux, mais la « valse des enseignants » pour une classe de CM1/CM2 qui est ici concernée. Le dimanche 24 avril, plusieurs parents ont manifesté leur colère, alors que l’école était transformée en bureau de vote.
Une même enseignante les lundis et mardis, puis d’autres le reste de la semaine, jusqu’à ce que la professeure “fixe” parte en congé maternité… Les familles craignent pour la continuité pédagogique, en particulier sur une année qui précède l’entrée en collège. Des remplacements à répétition qui ne font pas exception dans le quartier : des parents d’élève de l’école Anthoard interpellent régulièrement le rectorat de Grenoble pour les mêmes raisons.