FOCUS - Deux ans après sa première révocation du syndicat Force ouvrière, Chérif Boutafa continue de contester les décisions du syndicat, de suspension puis d'exclusion, et se revendique toujours responsable local de ses instances. Ceci malgré son élection comme conseiller municipal d'opposition de la Ville de Grenoble et, plus récemment, sa condamnation (dont il a fait appel) dans le cadre d'une affaire de réseau d'immigration et de travail clandestins.
Chérif Boutafa, le syndicaliste que l'on ne pouvait pas suspendre? Depuis deux ans, le “cas” Boutafa met le syndicat Force ouvrière dans l'embarras. Celui qui était, ou est, secrétaire général du groupement départemental FO des Services publics de l'Isère (entre autres) est devenu conseiller municipal d'opposition de Grenoble au soir du second tour des municipales de 2020, sur la liste menée par Alain Carignon. Une élection qui a déjà fait tiquer le syndicat.
En décembre 2020, Pierre Mériaux, adjoint au Personnel de la Ville de Grenoble, avait lu un courrier émanant de FO et démettant de ses fonctions Chérif Boutafa. Nouvelle suspension un an plus tard, quand le même Chérif Boutafa (ainsi que son épouse) avait été condamné à de la prison ferme dans une affaire de réseau d'immigration clandestine. Le couple ayant fait appel de la décision, il demeure donc présumé innocent.
Le syndicat a finalement décidé d'exclure purement et simplement Chérif Boutafa, lors d'une réunion de la fédération nationale qui s'est tenue à la mi-mars 2022, indique à Place Gre'net Dominique Régnier, secrétaire général adjoint de la Fédération Force ouvrière Services publics et santé. Une exclusion justifiée par les refus successifs de l'intéressé de se plier aux décisions du syndicat.
Chérif Boutafa conteste son exclusion
Dans chacun des cas, en effet, Chérif Boutafa a contesté la légitimité de Force ouvrière de le suspendre. En 2020, le syndicaliste avait désigné sa suspension comme une tentative de putsch. Même position pour l'annonce de 2021. Chérif Boutafa continuait en effet de signer des courriels de Force ouvrière, en se prévalant de ses titres syndicaux. Ceci, de toute évidence, contre la volonté même du syndicat concerné.
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