REPORTAGE VIDÉO - À l'appel d'une intersyndicale, plus de 3 000 manifestants1 3 300 selon une estimation de la police. ont participé au traditionnel défilé du 1er mai ce dimanche à Grenoble. Placée entre les deux élections présidentielle et législatives, la journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs revêtait cette année une tonalité particulière, les syndicats rêvant d'un « troisième tour social ». Principales revendications ? La retraite à 60 ans, les 32 heures de travail hebdomadaires et l'augmentation du pouvoir d'achat.
Très attendu dans le contexte post-élection présidentielle, le traditionnel défilé du 1er mai a réuni plus de 3 000 personnes, ce dimanche à Grenoble. Placée entre deux échéances électorales après la réélection d'Emmanuel Macron à l'Élysée, la Journée internationale des travailleurs avait cette année une tonalité particulière, les syndicats caressant l'espoir d'un « troisième tour social ».
Les principales revendications ? La retraite à 60 ans, les 32 heures de travail hebdomadaires et l'augmentation du pouvoir d'achat, avec une revalorisation des salaires et des pensions de retraite.
Dans le cortège, hétéroclite, des syndicats, des partis politiques de gauche dont la France insoumise et le PCF, en campagne pour les législatives. Mais aussi des étudiants, des lycéens, des organisations antifascistes et, bien sûr, des centaines de travailleurs. Tous dans l'attente de pouvoir contrebalancer le pouvoir d'Emmanuel Macron en mettant le cap à gauche, notamment à travers la fameuse autant que laborieuse « convergence des luttes ».
« Il y a plus de monde que l’année dernière"
Parmi les manifestants, l'optimisme semblait de mise. « Il y a plus de monde que l’année dernière. Ça démontre que les gens sont prêts à reprendre la lutte », s'est félicité un trentenaire, autocollant CGT et brin de muguet sur la veste.
De fait, c'est bien sur un regain de mobilisation que misent les syndicats. L'avertissement est lancé: « Le président réélu ne bénéficiera d'aucun état de grâce pendant son second mandat », a fait comprendre Nicolas Benoît, secrétaire départemental CGT Isère.
« Nous défilons ensemble pour un avenir meilleur que nous ne pourrons obtenir que dans l'unité, juge pour sa part Jérémie militant CGT, persuadé d'envoyer ainsi « un message fort aux politiques ». En effet, considère-t-il, « on sait très bien que sans mobilisation sociale, il n’y aura aucune avancée ».
« Avec Emmanuel Macron, nous en reprenons pour cinq ans »
Au sein du cortège, les slogans fusent, la plupart contre Emmanuel Macron, érigé en tête de turc de la manifestation. Et pour cause. « On sait bien qu'avec Emmanuel Macron, nous en reprenons pour cinq ans, se désole Samira, aide-soignante. Ce n'est que dans la rue que nous pourrons défendre nos acquis sociaux. » Notamment celui de la retraite, crucial à ses yeux.
« Il m'est inconcevable d'imaginer de devoir travailler jusqu'à 65 ans quand on sait combien notre métier est pénible », appuie-t-elle, dépitée. Avant d'assurer que la réforme des retraites prônée par le président de la République « sera le ciment de la contestation ces prochains mois », comme semble le lui avoir soufflé les syndicats.
Quelques rangs plus loin, Samuel, étudiant, craint pour sa part de « sacrifier sa jeunesse pour mener des études qui ne le conduiront nulle part. Nous ne voulons pas de l'injonction “travaille et tais-toi” », se rebiffe-t-il. En cause, selon lui, « la dégradation de l'enseignement supérieur au cours du précédent mandat d'Emmanuel Macron ».
Un défilé du 1er mai résolument politique à l'orée des législatives
La manifestation partie du cours Jean-Jaurès vers 10 h 30 s'est dirigée vers l'anneau de vitesse du parc Paul-Mistral, où quelques prises de parole on eu lieu. Une vingtaine d'organisations et de collectifs y avaient érigé un petit village, constitué de barnums et de stands proposant de quoi se désaltérer et se sustenter après cette longue marche, dans le calme, à travers la ville.
Un peu plus tard, des militants ont organisé des tables rondes pour creuser les aspects revendicatifs de la nouvelle donne qui s'ouvre sur le plan social à l'orée des législatives, avec un 1er mai résolument politique.
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