EN BREF – Les agents de la direction et filière des métiers techniques de M’Tag (ex-Semitag) seront en grève à partir de ce lundi 2 mai 2022, à l’appel de FO, Unsa, Solidaires et la CFE-CGC. Les syndicats alertent en effet depuis des mois sur les démissions et les difficultés à embaucher du personnel, en raison de conditions de travail peu attractives. Ils réclament donc notamment de meilleurs salaires et horaires. La mobilisation s’annonce massive, avec près de 100 % de grévistes parmi quelque 200 agents, ce qui pourrait très vite entraîner des perturbations sur le réseau de bus et tram de la métropole grenobloise.
Ils sont mécaniciens, carrossiers, électriciens, agents de maintenance… Pour les usagers des transports en commun grenoblois, ce sont les maillons quasi invisibles de la Tag mais « sans eux, le réseau ne peut plus tourner normalement », avertit Fernando Martins, secrétaire FO M’Tag. Une prédiction qui pourrait se vérifier ces prochains jours. Les agents de la direction et filière des métiers techniques de M’Tag (ex-Semitag) seront en effet en grève à partir de ce lundi 2 mai 2022, à l’appel de FO, Saps-Unsa, Sud Solidaires et la CFE-CGC.
Le mouvement était inéluctable, à en croire les syndicats. Car la colère couvait depuis de longs mois… Et même davantage. « Ça fait deux ans qu’on tire la sonnette d’alarme sur la succession de démissions et sur les difficultés à embaucher du personnel dans la filière technique », affirme ainsi Fernando Martins. « On n’arrive pas à garder nos salariés. »
« Si on vous propose de gagner plus ailleurs, avec des horaires de bureaux, c’est vite vu »
En cause, des salaires et des conditions de travail aujourd’hui « moins attractifs » à M’Tag que dans la plupart des autres entreprises. Or, beaucoup de ces agents occupent « des emplois qualifiés, très recherchés dans le bassin grenoblois », souligne le secrétaire FO. Avant d’illustrer la problématique : « Chez nous, le réseau de tramway est exploité de 4 heures à 2 heures du matin. » D’où des horaires très élastiques et variables. « Si on vous propose de gagner plus ailleurs, avec des horaires de bureaux, c’est vite vu », observe-t-il.
Les agents formulent donc plusieurs revendications. Un communiqué commun des quatre syndicats détaille les trois principales demandes : « la revalorisation des coefficients de base de tous les métiers de la filière technique, la mise en place d’une évolution de carrière basée sur l’ancienneté et les compétences, et l’amélioration des conditions de vie dans tous les services (horaires, roulements, etc) ».
« Des perturbations dès le premier jour et très rapidement, au bout de deux-trois jours, un fort impact sur le réseau »
La mobilisation s’annonce, elle, particulièrement « massive ». D’après les déclarations d’intention de grève, les syndicats tablent ainsi sur « près de 100 % de grévistes » parmi quelque 200 personnes – en comptant les agents de maîtrise. Quelles conséquences alors pour les usagers ? Fernando Martins anticipe « des perturbations dès le premier jour et très rapidement, au bout de deux-trois jours, un fort impact sur le réseau » de bus et tram de la métropole grenobloise. « Si la ligne casse sur le A par exemple, il n’y aura personne pour réparer donc le réseau sera à l’arrêt », illustre-t-il.
À ce stade, les négociations entre direction et syndicats sont dans l’impasse. « La direction ne propose d’augmenter qu’une partie des salariés », déplore le syndicaliste FO. « Pour nous, c’est tout le monde ou personne ! » Ce lundi 2 mai, à 7 heures, les agents se rassembleront donc devant les trois dépôts de Sassenage, Eybens et Gières, avant une AG, en fin de matinée, pour décider des suites du mouvement. Mais Fernando Martins s’attend à un conflit « qui dure ». La preuve ? Les syndicats ont déposé un préavis de grève courant jusqu’au 30 juin 2022.
Sollicitée par nos soins, la direction de M’Tag n’avait pu être jointe au moment de la publication de cet article.