FOCUS – Des ralentissements et des coupures de l’accès à internet ont été signalés depuis la nuit du mardi 26 au mercredi 27 avril 2022, dans l’agglomération grenobloise. Des perturbations, observées également dans plusieurs autres villes françaises, qui seraient dues à des actes de malveillance sur le réseau de fibre optique. Si la situation est quasiment revenue à la normale depuis, plus de 400 pannes sur l’internet fixe ont ainsi été recensées à Grenoble ce mercredi 27 avril, touchant principalement les clients des opérateurs Free et, à un degré moindre, SFR.
De nombreux Grenoblois ont eu une désagréable surprise au réveil, ce mercredi 27 avril 2022 au matin : impossible de se connecter à internet. Tout au long de la journée, des ralentissements et des coupures de l’accès à Internet ont ainsi été signalés, principalement chez les clients fibre des opérateurs Free et, à un degré moindre, SFR. Une vaste panne observée dans plusieurs grandes villes françaises, à Grenoble donc, mais aussi à Strasbourg, Besançon, Lyon ou Reims.
« De nombreuses ruptures de liaisons de fibre optique ont été constatées dans la nuit du mardi 26 avril au mercredi 27 avril 2022, perturbant les services de télécommunications de plusieurs régions en France, dont l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté, le Grand-Est et l’Île-de-France », précisent, dans un communiqué commun, la Fédération française des télécoms et les opérateurs Bouygues Telecom, Orange, SFR et Free. En cause, un sabotage visiblement concerté visant le réseau de fibre optique.
Plusieurs câbles souterrains de fibre optique sectionnés
Ces coupures sont « dues à des actes de malveillance coordonnés et d’une ampleur sans précédent sur le réseau national », affirment les fournisseurs d’accès à internet (FAI). Selon Le Parisien, plusieurs câbles souterrains de fibre optique auraient ainsi été sectionnés dans la Meuse, en Seine-et-Marne et dans l’Essonne, dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 avril. Des réseaux qui alimentent des liaisons « longue distance », notamment Paris-Lyon, Paris-Strasbourg et Paris-Lille.
« Des coupures de câbles ont été confirmées en Ile-de-France impactant le réseau fixe et mobile », indique d’ailleurs le secrétaire d’État au numérique Cédric O sur Twitter. Et Free confirmait, ce mercredi 27 avril, « de multiples actes de malveillance sur l’infrastructure fibre, durant la nuit et la matinée », ajoutant que « [ses] équipes étaient mobilisées depuis 4 heures du matin ».
Preuve de l’ampleur des perturbations, le site Zone ADSL a recensé, à Grenoble, 409 pannes sur l’internet fixe pour la journée du mercredi 27 avril, dont 398 pour le seul Free. Des pannes qui se comptent pourtant habituellement sur les doigts d’une main.
Preuve de l’ampleur des perturbations, le site Zone ADSL a recensé, à Grenoble, 409 pannes sur l’internet fixe pour la journée du mercredi 27 avril, dont 398 pour le seul Free. Des pannes qui se comptent pourtant habituellement sur les doigts d’une main. La situation est toutefois en passe de revenir à la normale puisqu’il n’en restait plus que 10, ce jeudi 28 avril, en début d’après-midi.
Et au niveau national, ce sont 11 457 pannes qui ont été dénombrées par le site, pour ce même jour, concernant là encore majoritairement les clients de Free et, dans une moindre mesure, de SFR. Il en subsistait encore quelque 4500 ce jeudi 28 avril, dans toute la France, tous opérateurs confondus.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, ce mercredi soir, pour « détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », « entrave à un système de traitement automatisé de données » et « association de malfaiteurs ». Des investigations confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
De leur côté, la Fédération française des télécoms et les opérateurs rappellent qu’ils « alertent les pouvoirs publics depuis de nombreux mois sur la recrudescence d’actes de malveillance sur [leurs] infrastructures ». Arthur Dreyfuss, président de la FFTélécoms, appelle donc le gouvernement à « intensifier la lutte et la prévention contre ces actes de vandalisme » et à « durcir les sanctions pénales à l’encontre de leurs auteurs ».