REPORTAGE – Alors que les élections présidentielles et législatives arrivent à grand pas, le Relais Jeunes passe à l’action pour affronter la triple crise écologique, sociale et démocratique. Ainsi, plusieurs jeunes sont partis de Paris pour un tour de France à pied et à vélo pendant trois mois. Ils étaient à Grenoble ce vendredi 1er avril 2022. Une marche-relais apartisane qui vise à réunir les associations de chaque ville-étape. L’occasion de mener des "actions de mobilisation, de collaboration et de sensibilisation."
"On a envie que ce soit une aventure fédératrice, que les gens puissent se rencontrer, discuter et agir en se soutenant mutuellement. Il s’agit de redonner une impulsion", affirme Lou, membre du Relais Jeunes, présente à la Base de Grenoble ce vendredi 1er avril 2022. Comme elle, ils sont plusieurs à parcourir 3 000 kilomètres dans toute la France, depuis février et jusqu’à juin. Ils rejoignent au total 20 villes et passent le témoin à diverses associations locales.
L’objectif? Créer du lien entre les associations. Mais surtout "mobiliser les jeunesses autour des enjeux de démocratie, d’environnement et de justice sociale", à quelques jours des élections présidentielles et législatives.
Un projet né en réaction à un "débat présidentiel qui se désintéresse complètement de l’avenir de la jeunesse"
Le Relais Jeunes avait déjà été pensé par Sacha de Laage, fondateur du projet, il y a plusieurs années. Cependant, il a réellement pris forme en septembre 2021, lorsque "plusieurs associations de jeunes se sont réunies à Paris pour définir la stratégie de mobilisation de 2022 face aux élections présidentielles et législatives".
Présentation de l'association Cie (Conscience & impact écologique) et jeu. © Louane Guérin - Place Gre'net
Alors que des jeunes marchaient dans le monde entier depuis 2018 pour réclamer une justice écologique et sociale, les membres du Relais Jeunes ne voyaient pas de changement. "Le débat des présidentielles se désintéresse complètement de l’avenir de la jeunesse. […] On ne peut pas rester sans rien faire à l’approche d’élections aussi importantes. Donc on fait à notre échelle", explique Lou.
Tous partagent un triste constat : "La fatigue se fait ressentir. Les associations ont du mal à relancer des actions." Ils souhaitent donc recréer une dynamique, redonner la force de lutter les uns aux côtés des autres en faveur d’un "changement systémique".
Permettre aux associations locales de se rencontrer et de s’unir pour mieux lutter
Après s’être arrêtés à Dijon, le Relais Jeunes a donc posé ses bagages à Grenoble, où ses membres ont organisé, le temps d’un après-midi, une rencontre festive entre les différentes associations locales engagées pour la cause écologique, mais aussi sociale et démocratique. Parmi elles : Fridays for future, le Tichodrome, le Mouvement Colibris, Alternatiba, On est prêts…
Les associations se présentaient tour à tour dans une ambiance conviviale et joyeuse. S’en est suivi un moment de partage et de discussion autour de jeux et de biscuits. Le Relais Jeunes cherchait ainsi à "créer des liens et à les inviter à mener des actions communes".
Stand du Tichodrome, association présente lors de la mobilisation organisée par le Relais Jeunes à Grenoble. © Louane Guérin - Place Gre'net
L’occasion aussi d’échanger sur les méthodes de mobilisation. "À Grenoble, on voulait organiser l’évènement à ciel ouvert, au cœur de la foule. Parce qu'on s’est rendu compte qu’on ne touchait que des gens déjà sensibilisés et engagés. Pourtant, l’enjeu principal est de mobiliser les gens qui ne le sont pas encore", regrette un membre du mouvement. Le choix s'était donc porté sur la place Victor-Hugo, mais les mauvaises conditions météorologiques ont contraint les associations à se retrouver en intérieur, à la Base de Grenoble, 17 rue du Dauphiné.
Un manifeste qui témoigne de l’identité du Relais Jeunes
"Nous, les jeunes, nous prenons le relais, parce que l’Humanité est engagée dans une effrayante course contre la montre, dans laquelle nous avons déjà pris trop de retard. Parce que notre modèle de société est à bout de souffle et que nous tardons à esquisser les contours d’un monde nouveau", poursuit le militant.
Précieusement rangé dans une boîte cylindrique en bois, le manifeste du Relais Jeunes témoigne de l’identité de ce mouvement. Ses membres le lisent dans chaque ville. Les associations locales "qui se reconnaissent dans ce récit" peuvent le signer.
Les membres des associations partenaires du Relais Jeunes lisent tour à tour le manifeste du mouvement. © Louane Guérin - Place Gre'net
"Il sera normalement remis à l’Académie du climat1"Lieu d’intelligence collective et d’action face à l’urgence climatique, créé pour et avec les jeunes afin de leur permettre de se former, de développer de nouveaux pouvoirs d’agir et de tracer le chemin d’un futur plus désirable", selon sa propre définition. à Paris. Elle nous a beaucoup soutenus dans ce projet", affirme Lou. Et d'ajouter: "C’est grâce à des lieux de cette importance qu’on arrive à concrétiser des projets pouvant paraître ambitieux. Quand on est chacun de son côté, c’est très difficile au niveau associatif de faire des projets d’une aussi grande envergure."
