CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 25 du lundi 21 mars, retour sur la campagne présidentielle… côté terrain.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 25 sur la présidentielle côté terrain en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler de la campagne présidentielle… côté terrain. Il ne faudrait pas oublier qu’une campagne se fait aussi au travers des distributions de tracts ou des collages d’affiches. Ce qui mobilise fortement les militants, quand bien même nous n’avons pas trouvé d’étude démontrant leur efficacité pour une élection nationale.
La distribution de tracts est toutefois propice au dialogue. Quant à l’affichage, il semble surtout être l’occasion pour les adversaires d’un candidat d’exprimer leur point de vue.
Une affiche d’Éric Zemmour gratifiée de tags antisémites
Et certains s’en sont récemment émus. À Saint-Martin-d’Hères, par exemple. Pierre Labriet, candidat PCF par ailleurs déclaré pour les législatives, a dénoncé sur Facebook un collage sur une affiche de Jean-Luc Mélenchon. Son texte ? “Prochain meeting avec Vladimir Poutine en invité d’honneur.” Pour Pierre Labriet, un tel message “dépasse les limites du débat démocratique”. Le communiste semble d’autant plus voler au secours du candidat insoumis que sa propre affiche a également eu droit à des amabilités. Ce qui l’amène à appeler à une campagne “sur le fond, dans l’écoute et le respect mutuel”.
Le fond, justement, on l’a touché à Saint-Jean-de-Bournay. Dans cette commune de l’Isère, une affiche du candidat Éric Zemmour s’est vue gratifiée de tags antisémites explicites, faisant référence au pamphlet d’Édouard Drumont La France juive, paru en 1886. Le paradoxe n’échappera à personne : un candidat qui a fait scandale en essayant de réhabiliter le maréchal Pétain, et dans un meeting duquel un salut nazi a pu être observé, attise la haine des antisémites les plus irréductibles.
Le responsable isérois du mouvement Reconquête n’a pas manqué de rebondir sur ces inscriptions pour contester, une fois encore, qu’Éric Zemmour et son parti soient d’extrême droite. On pourrait aussi en conclure que l’extrême droite a retrouvé ses divisions historiques, que le Front national de Jean-Marie Le Pen avait réussi à atténuer durant quelques décennies.
Clément Chappet agressé par un militant insoumis
Parfois, on dépasse le cadre des mots. Notamment le dimanche 20 février dernier, quand un membre des Républicains de l’Isère, Clément Chappet, également candidat déclaré aux futures législatives, a reçu quelques coups donnés par un militant de la France insoumise, lors d’une distribution de tracts.
Le parti de Jean-Luc Mélenchon a condamné l’agression. Mais semble pour l’heure ne pas connaître, ou ne pas vouloir donner, l’identité de l’auteur.
Bien sûr, tout cela n’est pas si rare dans le cadre d’une campagne électorale. On pourrait même dire que ces incidents, aussi regrettables soient-ils, font partie des derniers îlots de normalité dans une élection qui, sur fond de crise sanitaire et géopolitique, ne ressemble pour l’instant à rien de connu. »
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