FOCUS – Sud-Solidaires, la Fédération syndicale unitaire (FSU), l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), l’Union nationale des étudiants de France (Unef) et le Mouvement national lycéen (MNL) ont organisé, ce jeudi 17 mars 2022, un rassemblement interprofessionnel et intersyndical, place de Verdun, à Grenoble, dans le cadre de la journée nationale d’action pour le pouvoir d’achat. Les syndicats demandent unanimement une augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux. Une nécessité, selon eux, pour compenser les effets de l’inflation.
« L’augmentation des salaires et des pensions, une priorité pour toutes et tous ! » C’est autour de ce mot d’ordre commun que se sont réunis plusieurs syndicats et organisations de jeunesse, ce jeudi 17 mars 2022 à Grenoble. Sud-Solidaires, la FSU, l’Unsa, et l’Unef et le MNL appelaient ainsi à un rassemblement interprofessionnel et intersyndical sur la place de Verdun, de 11 heures à 15 heures, dans le cadre de la journée nationale d’action pour le pouvoir d’achat.
Quelques dizaines de personnes se sont ainsi regroupées autour du stand de Solidaires proposant tracts, brochures diverses et boissons. Une mobilisation davantage symbolique que massive donc, mais qui n’a pas vraiment surpris – ni même déçu – les militants syndicaux présents.
« On est plutôt en mode pique-nique », plaisante Dany, de Solidaires Isère. Avant de préciser : « C’est un appel national, signé par la majeure partie des syndicats mais, à Grenoble, pour ne pas casser les luttes sectorielles, certains syndicats ont préféré ne pas participer aujourd’hui. » Une allusion à l’absence de la CGT qui, localement, a privilégié la mobilisation dans les entreprises.
« Il faut que les gens puissent vivre dignement de leur salaire »
Face à l’inflation (2,8 % pour l’année 2021), provenant notamment de l’envolée des prix de l’énergie – encore plus marquée depuis le début de la guerre en Ukraine -, les cinq organisations syndicales demandent une « augmentation immédiate des salaires dans le secteur privé et des traitements dans la fonction publique » ainsi que des « pensions, allocations et bourses étudiantes ».
« Nos revendications sont celles que Solidaires porte depuis des années : revalorisation des salaires et de tous les minima sociaux, le Smic à 1700 euros nets, le RSA pour les moins de 25 ans, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes », détaille Dany.
« Il y a un certain nombre de mesures gouvernementales qui contournent le problème », affirme Serge Paillard, secrétaire départemental de la FSU 38. « On nous donne des primes et des aides, mais ça n’a pas beaucoup de sens de prendre, d’un côté, sur nos impôts pour nous le redonner de l’autre côté. Il faut absolument que les gens puissent vivre dignement de leur salaire. »
Le dégel du point d’indice promis en juin, une « tactique électorale » pour les syndicalistes
Les syndicats réclament également une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, gelé depuis 2017 et dont le gouvernement vient d’annoncer la hausse avant l’été. Une promesse qui suscite les sarcasmes des syndicalistes. Dany y voit ainsi un « chausse-trappe » et une simple « tactique électorale ». « Le gouvernement promet qu’il va le faire en juin », souligne-t-il. « Ça veut dire quoi ? “Votez pour moi, je dégèle” ! »
Même circonspection chez Serge Paillard. « Ça fait trois quinquennats que le point d’indice est bloqué. Il a été dégelé, la dernière fois, pour une petite augmentation d’à peu près 1%, juste avant les élections présidentielles précédentes (2017), donc voilà ! », ironise le représentant de la FSU. « Si on veut être sérieux sur cette question-là, il faut que le point d’indice suive le coût de la vie puisque c’est la base de la rémunération des fonctionnaires. »
« Construire, dès à présent, les conditions d’un grand 1er mai unitaire »
Que propose alors la FSU pour la fonction publique ? « Il faudrait une augmentation de 70 points qui soit générale, pour que ça profite aux catégories C, les plus mal payées », indique Serge Paillard. « Après, il faudrait se placer dans une logique d’augmentation régulière. On nous parle de 1 à 4 % mais si on veut rattraper les vingt dernières années, c’est du 20 – 25 %. Et si on veut rattraper les trente dernières années – car j’estime que ça dure depuis trente ans – alors c’est du 50 %. »
Bien décidés à maintenir la pression, les syndicats Solidaires, FSU, Unsa, Unef et MNL soutiennent les mobilisations qui se développent actuellement dans les entreprises, notamment lors des NAO (négociations annuelles obligatoires), et dans le secteur public. Avec un objectif en ligne de mire : « Construire, dès à présent, les conditions d’un grand 1er mai unitaire. »