EN BREF – À l’occasion de la Journée des droits des femmes, Grenoble a rendu hommage aux héroïnes dauphinoises de la Résistance, ce mardi 8 mars 2022. À l’honneur, la lutte et l’engagement des femmes, notamment durant le conflit de 1939 – 1945, alors que celles-ci sont longtemps restées dans l’ombre de leurs frères de combat.
« En cette Journée internationale des droits des femmes, rendre hommage aux femmes dans la Résistance, c’est reconnaître à sa juste valeur le rôle majeur qu’elles ont joué pendant la Deuxième Guerre mondiale et refuser qu’elles ne sombrent dans l’oubli car l’égalité passe aussi par la mémoire. » Patricia Destroyat, cheffe du protocole de la Ville de Grenoble, a ainsi donné le coup d’envoi de la cérémonie d’hommage aux héroïnes dauphinoises de la Résistance, ce mardi 8 mars 2022 devant le mur du Souvenir de l’avenue des Martyrs.
Dans l’assistance, des élus de la Ville, des députées et sénateurs, le consul de Slovaquie, d’anciens combattants et la présidente de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance (Anacr) de l’Isère. Mais aussi des représentants du Groupement de gendarmerie et du Service départemental d’incendie et de secours de l’Isère.
L’objectif de cette cérémonie ? « Mettre en lumière les actions déterminantes de ces résistantes et rappeler le manque de reconnaissance injustifié qu’elles ont subi au regard de leur implication », explique Patricia Destroyat. Une injustice d’autant plus criante « compte tenu de leur statut dans la société française de l’époque et de leur place dans un monde essentiellement masculin », souligne la cheffe du protocole.
Qui étaient toutes ces femmes « anonymes combattantes de l’ombre incarnant la Résistance » ? Des agents de liaison, cantinières, secrétaires, épouses de résistants, cheffes de réseau, ou encore des personnes hébergeant des clandestins. « En ce 8 mars 2022, nous sommes réunis devant le mur du Souvenir pour rendre hommage à ces femmes qui ont engagé leur vie au service de la France », conclut Patricia Destroyat.
Mettre en valeur les résistantes d’hier mais aussi celles d’aujourd’hui
« J’ai un chiffre en tête : il y a six femmes sur 1 038 personnes Compagnons de la Libération en France. C’est très peu », estime Emmanuel Carroz, adjoint aux Mémoire, migrations et coopérations internationales de la Ville de Grenoble. « Ce n’est pas tant pour leur absence dans la Résistance, bien au contraire, poursuit l’élu, mais, invisibilisées, elles sont retombées dans l’anonymat, une fois la guerre terminée. » C’est pourquoi « cette cérémonie est très importante puisqu’elle met en valeur les résistantes d’hier mais aussi celles d’aujourd’hui », selon l’élu. « Je pense tout particulièrement, en ce jour, aux résistantes ukrainiennes et aux opposantes russes au régime de Vladimir Poutine », a‑t-il tenu à préciser.
« Ces résistantes de la Deuxième Guerre mondiale ont pris les armes, participé aux combats, créé des faux papiers, caché des Juifs et organisé des filières de sauvetage », a rappelé dans son discours Emmanuel Carroz. Des activités clandestines pour lesquelles « nombre d’entre elles ont été arrêtées, torturées, déportées vers les camps et assassinées. […] Elles sont l’honneur et la fierté de la France et je m’incline aujourd’hui devant leur immense courage », a ajouté l’élu. Sans oublier « toutes les femmes résistantes de Syrie, d’Afghanistan et d’ailleurs qui luttent avec force pour vivre debout et pour que le monde soit plus juste ».
Après le discours de Martine Peters, présidente de l’Anacr, et les dépôts de gerbes, les hauts-parleurs ont diffusé le Chant des partisans, avant que ne résonnent la Sonnerie aux morts et une vibrante Marseillaise.