EN BREF – Le Bus d’alerte républicaine et démocratique s’est garé au cœur du campus universitaire de Grenoble, ce vendredi 4 mars 2022, à quelques semaines de l’élection présidentielle. Des salariés et bénévoles de la Fondation du Camp des Milles sont allés à la rencontre des étudiants pour les convaincre de l’importance du vote et les sensibiliser aux dangers des extrémismes. Le tout au milieu d’une exposition mobile retraçant le processus de basculement d’un régime démocratique à un régime autoritaire.
« Aujourd’hui, près de 50% des jeunes sont mal inscrits sur les listes électorales. C’est inquiétant », déclare un salarié de la Fondation du Camp des Milles présent sur le campus universitaire de Grenoble ce vendredi 4 mars pour animer l’exposition du Bus d’alerte républicaine et démocratique (Bard).
Une exposition montée par le Camp des Milles (cf. encadré ci-dessous), dans le cadre de l’opération « Votons, engageons-nous ! », et destinée à faire perdurer les voix des victimes du régime nazi. Le Bard parcours ainsi la France depuis fin février pour installer son exposition mobile dans une vingtaine de villes.
Le Camp des Milles, un site de mémoire et d’éducation citoyenne
Situé à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, le Camp des Milles est un site de mémoire et d’éducation citoyenne. Cette ancienne tuilerie, réquisitionnée par le gouvernement de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale, est l’un des rares camps de déportation resté intact. L’endroit, transformé en centre de recherche, de formation et en musée, accueille une exposition destinée à faire perdurer les voix des victimes du régime nazi.
Pourquoi inciter les jeunes à voter ? Parce que le taux d’abstention chez les 18 – 24 ans aux élections régionales de 2021 était très élevé (87 %). Inquiète de « la montée récente des extrémismes et des revendications racistes, xénophobes et antisémites », la Fondation du Camp des Milles souhaite donc rappeler aux jeunes à quel point il est nécessaire d’aller voter aux présidentielles de 2022. La meilleure manière, selon elle, de « résister face à ces dérives » et de préserver la démocratie.
Connaître l’Histoire pour comprendre le présent et penser un meilleur futur
Le Bard était déjà parti à la rencontre du grand public en 2017. Mais l’exposition ne se déployait alors pas sur place et restait dans le bus, à bord duquel les membres de la fondation invitaient les passants à monter pour quelques minutes. En 2022, le Bard modifie légèrement son mode d’intervention : l’exposition se fait à ciel ouvert.
Une façon pour la fondation de rendre l’Histoire accessible à tous, afin de mieux comprendre le présent et d’envisager le futur dans le sens du progrès. Outre la parole des membres du Camp des Milles, plusieurs panneaux informatifs expliquent l’engrenage de la barbarie au sein d’une société, à la lumière des sciences humaines. Avec, à côté, un écran faisant défiler des images d’archive de l’époque.
L’exposition est ponctuée de propos d’intellectuels allant dans le sens des valeurs humanistes que souhaite partager la fondation. Entre autres, « Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons » de Paul Eluard. Ou cette citation d’Albert Einstein : « Le monde est dangereux à vivre, non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
Après s’être installé sur le campus de l’Université Grenoble Alpes, le Bus d’alerte républicaine et démocratique s’est rendu rue Félix-Poulat dans l’après-midi pour adresser son message à un public plus large. L’occasion pour Eric Piolle, maire de Grenoble, de les rencontrer.