EN BREF – La nouvelle exposition temporaire « Nature en soi, Nature en droit » du Musée de la Résistance de l’Isère propose un voyage immersif jusqu’au 18 septembre 2022. Un plongeon au cœur de la nature et des écosystèmes, à travers les témoignages de peuples autochtones, réalisés par Corto Fajal, auteur-réalisateur, et Valérie Cabanes, juriste et essayiste. Cette création artistique invite le visiteur à se questionner sur les droits de la nature et le lien indéfectible qui la relie à l’homme.
« Que se passerait-il si nous donnions des droits à la nature, aux forêts et aux océans ? », demande Alice Buffet, directrice du Musée de la Résistance de l’Isère. Dans le cadre de la saison culturelle dédiée à « L’Appel de la forêt » portée par le Département de l’Isère, l’exposition « Nature en soi, Nature en droit » s’appuie sur un sujet contemporain, complexe et encore peu connu du grand public. Un évènement labellisé Grenoble Capitale Verte, pensé en 2020, et monté en partenariat avec la Fondation Danielle Mitterrand.
À l’initiative de ce projet : Corto Fajal, auteur, réalisateur et explorateur des sociétés et de la nature sauvage, et Valérie Cabanes, juriste internationaliste et essayiste qui œuvre depuis des années pour faire reconnaître les droits de la nature. Les deux artistes ont recueilli les témoignages auprès de citoyens et de peuples autochtones. L’exposition retranscrit ainsi la manière dont ces gardiens de la nature écoutent, vivent et ressentent la nature.
Mais les deux artistes ont aussi interrogé des spécialistes, artistes ou encore des juges, qui partout en Europe luttent pour la reconnaissance des droits de la nature. Depuis les années 1970, de nouvelles approches juridiques se manifestent en effet, avec l’émergence de questions sur l’application des droits de la nature, au même titre que les droits humains. L’article fondateur de Christopher Stone en 1972 constitue d’ailleurs le point de départ de l’exposition : l’environnement naturel doit devenir sujet de droit avec une reconnaissance à exister, se régénérer, évoluer et se défendre.
L’exposition passe par la ville de Tamaqua aux États-Unis, où le droit des écosystèmes a été reconnu en 2006, et en Equateur, premier pays à avoir inscrit les droits de la nature dans sa constitution en 2008. Ce sujet traverse le monde et est porté depuis peu, par l’Europe et ses citoyens.
Six écosystèmes européens visités en mêlant photos, vidéos, témoignages
À travers la diversité des écosystèmes aquatiques et forestiers européens explorés, l’exposition interroge sur le bien commun. Elle propose une requalification des vivants et une reconnaissance universelle des droits de la nature. Pour ce faire, le musée favorise une rencontre sensible et immersive dans les différents écosystèmes où la question de ces droits émerge. De quoi alterner réflexion et émotion.
L’exposition occupe une agora, propice à la réflexion, et une coursive qui retrace les six écosystèmes européens visités par les artistes à travers photos, vidéos, témoignages et œuvres sonores. Le visiteur déambule librement, en prise directe avec la nature. Une approche artistique sensible et immersive qui permet de mieux comprendre les enjeux et de se les approprier.
Exposition temporaire « Nature en soi, Nature en droit »
Musée de la Résistance et de la Déportation d’Isère
14 rue Hébert à Grenoble
Tout public – GratuitL’exposition propose des visites guidées gratuites sur inscriptions le samedi 14, et dimanche 15 mai 2022 et le samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.