REPORTAGE - Débuté le 31 janvier 2022, le procès de Nordahl Lelandais, jugé devant la cour d'assises de l'Isère pour l'enlèvement et le meurtre de Maëlys de Araujo, 8 ans, en août 2017, à Pont-de-Beauvoisin, est entré dans sa dernière ligne droite ce mercredi 16 février, avec les plaidoiries des parties civiles. Les avocats des associations de protection de l'enfance, des parents des deux petites-cousines agressées sexuellement, du père de Maëlys et de la famille maternelle de la fillette se sont ainsi adressés tour à tour aux jurés. Le verdict, lui, est attendu ce vendredi 18 février.
Durant deux semaines et demi, les jurés de la cour d'assises de l'Isère ont vu défiler à la barre témoins et experts, qui ont tenté d'éclaircir les circonstances et le mobile du crime, comme la personnalité de l'accusé. Le préalable indispensable à la lourde décision attendue d'eux, ce vendredi 18 février 2022, quant au sort de Nordahl Lelandais. L'ex-militaire comparaît à Grenoble depuis le 31 janvier pour l'enlèvement et le meurtre de Maëlys de Araujo, 8 ans, dans la nuit du 26 au 27 août 2017, lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin.
Mais avant le délibéré, la troisième semaine d'audience se clôt par le programme immuable de tout procès aux assises : plaidoiries des parties civiles, réquisitions de l'avocat général et plaidoirie de la défense - dans cet ordre. La première étape de cette dernière ligne droite se tenait ainsi ce mercredi 16 février 2022.
Tour à tour, Maîtres Crespin, Rémond, Boguet et Rajon, avocats respectifs des associations de protection de l'enfance, des parents des deux petites-cousines agressées sexuellement, du père de Maëlys et de la famille maternelle de la fillette, ainsi que les collaborateurs de ces deux derniers, ont plaidé tout au long de la journée.
"Vous avez à juger un homme qui n'est pas un monstre, mais un mystère"
Après la lecture, en début de matinée, des auditions de témoins n'ayant pu se présenter devant la cour, Me Yves Crespin est le premier à prendre la parole pour les parties civiles. Un moment chargé en émotion pour l'avocat des associations L'enfant bleu et La voix de l'enfant. À 75 ans, celui-ci entame en effet la dernière plaidoirie de sa carrière, après cinquante ans de barreau.

Me Yves Crespin, avocat des deux associations L'Enfant Bleu et la Voix de l'Enfant, parties civiles au procès. © Manuel Pavard - Place Gre'net
"Comme le dit le grand Robert Badinter, la cour d'assises est le centre géographique de la douleur, vous en avez été les témoins", commence, la gorge serrée, Me Crespin, qui "attendait un peu d'humanité de l'accusé envers les familles". Un "pas vers l'humanité" qu'a peut-être fait Nordahl Lelandais avec ses aveux de vendredi 11 février, estime-t-il, même si ceux-ci étaient "aussi sincères qu'une déclaration de revenus".
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1 réflexion sur « Procès de Nordahl Lelandais : les plaidoiries des parties civiles ravivent le souvenir de Maëlys et accablent l’accusé, ce « pilleur d’existence » »
Tout à fait normal, même si 22 ans de sûreté c’est pas assez