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Manifestation « contre les idées d'extrême droite » le samedi 12 février 2022 à Grenoble. © Joël Kermabon - Place Gre'net

À l’ap­pel d’une inter-orga­ni­sa­tions anti­fas­ciste, plus de 500 per­sonnes ont mani­festé « contre les idées d’ex­trême droite » à Grenoble

À l’ap­pel d’une inter-orga­ni­sa­tions anti­fas­ciste, plus de 500 per­sonnes ont mani­festé « contre les idées d’ex­trême droite » à Grenoble

FOCUS – Répondant à l’ap­pel d’un col­lec­tif réunis­sant plu­sieurs orga­ni­sa­tions, syn­di­cats, asso­cia­tions et par­tis poli­tiques anti­fas­cistes, plus de 500 per­sonnes ont mani­festé « contre les idées d’ex­trême droite » ce samedi 12 février 2022 à Grenoble. Dans leur ligne de mire, la bana­li­sa­tion de ces idées par médias inter­po­sés mais aussi l’État et sa poli­tique « auto­ri­taire, raciste et anti­so­ciale », qui selon les orga­ni­sa­teurs contri­bue à nour­rir le « péril fas­ciste »

Réagissant contre une cer­taine forme de bana­li­sa­tion des par­tis et mou­ve­ments situés à l’ex­trême droite de l’é­chi­quier poli­tique, plu­sieurs orga­ni­sa­tions asso­cia­tions, par­tis poli­tiques et syn­di­cats1Nouveau parti anti­ca­pi­ta­liste (NPA Grenoble), Action anti­fas­ciste (Afa) Grenoble, Mouvement natio­nal lycéen (MNL Grenoble), Pour une éco­lo­gie popu­laire et sociale (Peps). Et aussi Solidaires, Réseau de lutte contre le fas­cisme (RLF Isère), Unef Grenoble, Union com­mu­niste liber­taire (UCL). Sans oublier Droit au loge­ment de l’Isère (Dal 38) et enfin la Confédération natio­nale du tra­vail (CNT). avaient appelé à mani­fes­ter « contre les idées d’ex­trême droite », ce samedi 12 février 2022 à Grenoble. Réunies rue Félix-Poulat sur le coup de 14 heures, plus de 500 per­sonnes avaient répondu à cet appel les invi­tant à com­battre « le péril fas­ciste » et ses idées « qui se pro­pagent jus­qu’au gou­ver­ne­ment ».

L'extrême droite vilipendée par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). © Joël Kermabon - Place Gre'net

L’extrême droite vili­pen­dée par le Nouveau parti anti­ca­pi­ta­liste (NPA). © Joël Kermabon – Place Gre’net

« Nous sommes venus com­battre les par­tis natio­na­listes, xéno­phobes et racistes “clas­siques” comme le Rassemblement natio­nal mais aussi Éric Zemmour financé par Bolloré qui a acheté plu­sieurs médias véhi­cu­lant et bana­li­sant ses idées réac­tion­naires », explique Xavier au nom de l’in­ter-orga­ni­sa­tions. Autre constat des mili­tants anti­fas­cistes, « le cli­mat poli­tique et social qui par­tout dans le monde se voit de plus en plus impré­gné par l’ex­trême droite et ses idées ».
Mais en plus de ce com­bat « nous vou­lons aussi rap­pe­ler que l’ex­trême droite per­cole jus­qu’au cœur de l’État fran­çais », ajoute le jeune mili­tant. Qui condamne « les idées racistes, colo­nia­listes et impé­ria­listes de la France dans sa poli­tique inter­na­tio­nale tan­dis qu’à l’é­che­lon natio­nal, l’État dis­cri­mine une par­tie de la popu­la­tion, notam­ment les musul­mans ». Une pen­sée reprise par une jeune mili­tante avant que le cor­tège ne s’é­lance. « Sous des pré­textes anti­ter­ro­ristes l’État pré­tend nous pro­té­ger mais en fait c’est contre l’Arabe, le noir et les Roms qu’il agit », veut-elle faire entendre.

« Ils sont nom­breux à ne plus cacher un pen­chant affirmé pour l’ex­trême droite »

Aussi, le péril ne vien­drait pas que de l’ex­trême droite, affirme un tract dis­tri­bué dans les rangs des mani­fes­tants. « L’État et le gou­ver­ne­ment sont des acteurs d’une poli­tique raciste, auto­ri­taire et anti­so­ciale qui nour­rit le dan­ger fas­ciste ». Pourquoi cette dia­tribe ? « Parce que l’État a mené des poli­tiques auto­ri­taires et anti­so­ciales qui restreignent les liber­tés de toutes et tous », estiment les anti­fas­cistes. Qui citent notam­ment à titre d’exemple, « les états d’ur­gence suc­ces­sifs, la loi de sécu­rité glo­bale ou encore les réformes des retraites et de l’as­su­rance chô­mage ».

Manifestation contre l'extrême droite à Grenoble© Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon – Place Gre’net

Dans les rangs, Youssouf2Prénom d’emprunt à la demande de notre inter­lo­cu­teur. se dit inquiet de l’adhé­sion de plus en plus assu­mée par une par­tie de la popu­la­tion à ces mou­ve­ments d’ex­trême droite. « Alors qu’il y a quelques temps, les gens n’o­saient pas le dire, ils sont désor­mais de plus en plus nom­breux à ne plus cacher un pen­chant affirmé pour ces idées », confie-t-il.

« Cette idée d’a­gi­ter l’é­pou­van­tail de l’é­tran­ger venu nous prendre notre tra­vail et notre pain est tota­le­ment absurde »

Quelques ran­gées plus loin, un jeune étu­diant qui s’é­pou­mone à reprendre les slo­gans dif­fu­sés par la sono l’af­firme « le péril fas­ciste doit être com­battu, d’où qu’il vienne car se foca­li­ser sur telle ou telle per­son­na­lité comme Zemmour n’est pas suf­fi­sant. ». Valérie, 58 ans, une mili­tante anti­fas­ciste de la pre­mière heure, consi­dère pour sa part que « cette idée d’a­gi­ter l’é­pou­van­tail de l’é­tran­ger venu nous prendre notre tra­vail et notre pain est tota­le­ment absurde ».

Toujours est-il que s’il y avait un déno­mi­na­teur com­mun pour Antoine, un autre étu­diant, « c’est bien que si cha­cun peut avoir ses convic­tions, il y a une ligne rouge à ne pas fran­chir, celle de la haine ».

Une mani­fes­ta­tion dans le calme, sous haute sur­veillance policière

Reste que la mani­fes­ta­tion, outre les bor­dées de slo­gans hos­tiles au grand capi­tal, à Zemmour autant qu’à Emmanuel Macron, a pu se dérou­ler dans le calme. Il faut dire aussi que la pré­fec­ture avait pris ses pré­cau­tions en posi­tion­nant en des endroits stra­té­giques une impres­sion­nante file de véhi­cules de CRS ou de gen­darmes mobiles. Ce qui n’a pas empê­ché les mani­fes­tant d’en­ton­ner à leur approche le clas­sique slo­gan « tout le monde déteste la police », tout en se gar­dant de toute pro­vo­ca­tion plus directe.

manifestation contre les idées d'extrême droite à Grenoble© Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon – Place Gre’net

D’ailleurs les orga­ni­sa­teurs l’a­vaient bien pré­cisé avant le départ, « il y a un ser­vice d’ordre pour veiller à ça. Nous prô­nons une bien­veillance et une vigi­lance col­lec­tive pour que cha­cun puisse se sen­tir légi­time à expri­mer ses idées dans la rue », avait garanti l’or­ga­ni­sa­tion. Après avoir ral­lié le Jardin de ville et quelques prises de parole des dif­fé­rentes orga­ni­sa­tions, les mani­fes­tants ont fini par se dis­per­ser sur le coup de 17 heures.

ÉRIC ZEMMOUR À VOIRON : LE NPA ACCABLE LE MAIRE LR JULIEN POLAT

« Les gaul­listes résis­tants ont dû se retour­ner dans leur tombe ! », a com­menté dans un com­mu­ni­qué la sec­tion du Nouveau parti anti­ca­pi­ta­liste (NPA) de Voiron. En cause, le maire Les Républicain de la com­mune Julien Polat qui avait prêté la salle des fêtes pour accueillir les sou­tiens d’Éric Zemmour le jeudi 10 février 2022. « Non le mou­ve­ment d’ Eric Zemmour n’est pas un mou­ve­ment de droite comme les autres, a ainsi fus­tigé le NPA. Il s’inspire des idées moi­sies et dan­ge­reuses d’un Charles Maurras ou d’un Renaud Camus ». 

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Et pour cause, jus­ti­fie le parti. « Leurs enne­mis ce sont : l’étranger, les immi­grés et l’islam, tous res­pon­sables d’un déclin sup­posé de la France. Ce sont aussi les mou­ve­ments d’émancipations fémi­nistes, LGBTI, éco­lo­gistes ou encore anti­ra­cistes qui sape­raient la Nation », s’est-il emporté. Avant de com­plé­ter la liste des enne­mis par « la démo­cra­tie, les liber­tés, les droits sociaux et les pauvres, accu­sés d’assistanat alors qu’ils sont vic­times des poli­tiques anti­so­ciales ». Aussi pour les anti­ca­pi­ta­listes voi­ron­nais, l’af­faire est-elle enten­due, « Éric Zemmour, plu­sieurs fois condamné pour pro­vo­ca­tion à la haine raciale est un néga­tion­niste ».

« Zemmour a le sou­tien du mil­liar­daire Bolloré, il est l’ami des riches »

Selon le NPA voi­ron­nais, « les idées d’extrêmes droites détournent le regard des vrais pro­blèmes que par­tage la majo­rité de la popu­la­tion fran­çaise et immi­grée ». À savoir, le chô­mage, la pré­ca­rité, les fer­me­tures de ser­vices publics comme les urgences à Voiron, les condi­tions de tra­vail dégra­dées, les inéga­li­tés sociales… De plus, sou­ligne le parti, « Zemmour a le sou­tien du mil­liar­daire Bolloré, il est l’ami des riches ».

Venue d'Éric Zemmour en Isère

Éric Zemmour, can­di­dat à l’é­lec­tion pré­si­den­tielle. DR

Aussi les mili­tants consi­dèrent-ils que Reconquête, le mou­ve­ment de Zemmour est dan­ge­reux. Car, ont-ils expli­qué « il ras­semble et réor­ga­nise toutes les mou­vances de l’extrême droite et de la droite extrême pour demain pas­ser aux actes ».

Enfin le NPA , a dénoncé la charge poli­cière contre les mili­tants anti­fas­cistes pré­sents à l’extérieur lors du mee­ting et l’interpellation effec­tuée par les poli­ciers. « En mémoire de notre cama­rade Christian Borg, conti­nuons le com­bat contre toutes les idées et les mou­ve­ments d’extrême droite. Nous appe­lons toutes les forces démo­cra­tiques du Voironnais à se ren­con­trer pour réagir et agir ensemble », ont conclu les militants.

Joël Kermabon

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