DECRYPTAGE - Le premier comité d’orientation de 2022 du Cairn, se tient mercredi 9 février à la Maison de la nature et de l’environnement de l’Isère. Cet événement, destiné à repenser cette monnaie locale grenobloise, fait suite à l'obtention d'une nouvelle subvention de la Métropole en décembre 2021. Mais il s'agit peut-être d'une dernière chance pour le Cairn. Car celui-ci a perdu la majorité de ses contributeurs et de ses utilisateurs durant la crise sanitaire.
"Il nous faut maintenant imaginer notre future monnaie, nouvelle et différente", déclare l'association du Cairn au sujet du premier comité d'orientation 2022 de ce mercredi 9 février. Son objectif : "repenser les règles de fonctionnement" de la monnaie locale grenobloise qui a vu le jour en 2015.
De fait, après un démarrage sur les chapeaux de roues, l'association a perdu énormément d'utilisateurs, ainsi que de bénévoles. Le comité d'orientation fait suite à l'organisation d'un comité de suivi le 19 janvier, qui avait réuni les élus métropolitains et l'association Cairn elle même.
Mais pourquoi ce suivi spécifique de la part de la Métro ? Lors du conseil métropolitain du 17 décembre 2021, le conseil métropolitain a voté, pour la cinquième année consécutive, une subvention de près de 30 000 euros à l'association du Cairn. La mesure n'a cependant pas été prise sans débat. Car si 67 élus ont voté pour, 27 étaient se sont prononcés contre, issus des groupes Communes au coeur de la Métropole (CCM), Métropole territoires de progrès (MTPS), et de l'opposition. 24 élus du groupe Notre métropole commune (NMC) se sont par ailleurs abstenus.
"Le Cairn n'est pas à la hauteur des enjeux qu'il affiche"
Dominique Spini a entamé le débat en rappelant l'évolution du Cairn en chiffres. "En quatre ans, crise sanitaire ou pas, le moins que l'on puisse dire, c'est que le Cairn ne décolle pas, bien au contraire !" a-t-elle asséné. Selon elle, les professionnels adhérents qui acceptent cette monnaie représentaient "à peine 350 commerçants avant la crise". Il n'y en aurait aujourd'hui "que 138".
En outre, les utilisateurs ont suivi la même décrue, passant de "près de 2 500" à "446 aujourd'hui". Et les élus et agents de la Métropole, qui pouvaient recevoir certaines primes sous forme de Cairns, ne représentent "que 900 euros" de cette monnaie en circulation.
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Une réflexion sur « Quel avenir pour le Cairn ? La monnaie locale grenobloise à la croisée des chemins »
A l’époque de la création du Cairn à Grenoble , on parlait beaucoup de l’exemple à Bristol (aussi avec un des porteurs du projet anglais). La Bristol Pound a été arrêtée en sept 2021 (https://www.bbc.com/news/uk-england-bristol-57694453) et son déclin est du à un faible dynamisme de son usage et la compétition des monnaies électroniques.
Coté pays basque le coté identitaire est sans doute plus fort que les contingences pratiques.
On devrait sans doute arrêter les frais car pour consommer local , mettre une étiquette locale comme « IsHere » est tout aussi efficace sans avoir de faire gérer la trésorerie d’une monnaie par de bénévoles ou des fonctionnaires minicipaux .