FLASH INFO - Le changement climatique exacerbe-t-il les crues ? Une équipe internationale1Composée de scientifiques français, suisses, allemands et italiens animée par Bruno Wilhelm, enseignant-chercheur à l’Institut des géosciences et de l’environnement de Grenoble (IGE)2UGA/Grenoble-INP-UGA/CNRS/IRD s'est attachée à y répondre en analysant les sédiments lacustres sur trente trois sites différents dans les Alpes européennes. Les résultats paléohydrologiques sont publiés dans la prestigieuse revue Nature Géosciences ce jeudi 27 janvier 2022.
Le changement climatique a-t-il un impact sur les crues? Cette question est cruciale dans les zones montagneuses telles que les Alpes, particulièrement sensibles au changement climatique, comme en atteste leur taux de réchauffement plus élevé que globalement dans l’hémisphère nord. Une zone où, de surcroît, le risque hydrologique, coûteux sur les plans humain et économique, y est déjà élevé en raison de la forte densité de population. Mais surtout, de l’occurrence de crues soudaines favorisée par les processus hydrométéorologiques associés à la forte topographie.
Plus de crues extrêmes dans les petits bassins versants ?
Ainsi, à contre courant des idées reçues, en étudiant les périodes froides et chaudes de l’ère industrielle, du dernier millénaire et de l’Holocène, les chercheurs ont démontré qu'un réchauffement de + 0,5 à 1,2°C, qu'il soit d’origine naturel ou anthropique, conduit régionalement, à une diminution de 25 à 50 % de la fréquence des grandes crues (temps de retour ≥ 10 ans). En revanche, les crues extrêmes (temps de retour ≥ 100 ans) sont plus fréquentes dans certains petits bassins versants de montagne lors des périodes chaudes.
Afin d’améliorer l'évaluation et la gestion de ce risque naturel dans les zones montagneuses, « il conviendra donc d’étudier davantage son évolution dans ces petits bassins versants, jusqu’ici peu considérés », en concluent les chercheurs.