FLASH INFO – La nouvelle est tombée ce lundi 10 janvier 2022 : deux jeunes scientifiques grenobloises du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) sont parmi les 397 jeunes chercheurs récipiendaires des bourses « ERC Starting Grant 2021 » du Conseil européen de la recherche (ERC).
Grâce à ce financement de l’ERC d’une valeur moyenne de 1,5 million d’euros, les deux lauréates grenobloises vont pouvoir déployer leurs ambitieux projets de recherche, respectivement en intelligence artificielle (IA) et en hadronthérapie ou thérapie par particules.
Baptisé Momentous (Important, en français), le projet grenoblois en IA est porté par Oana Goga, chercheuse au Laboratoire d’informatique de Grenoble (LIG). Son objectif est d’étudier les risques liés au ciblage de l’information par l’IA sur les plateformes publicitaires en ligne. Notamment que des tiers puissent payer ces plateformes pour afficher des informations spécifiques à des groupes de personnes par le biais d’annonces ciblées payantes.
Lutter contre l’utilisation des données personnelles à des fins manipulatoires
La jeune chercheuse proposera des mécanismes de sécurisation pour ces plateformes, leurs modérateurs et utilisateurs. Elle ambitionne également de poser des bases solides pour des technologies IA durables garantissant « un ciblage sain » de l’information.
Quant au second projet, celui de Sara Marcatili, ingénieure de recherche grenobloise au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (LPSC), il vise à améliorer une technique prometteuse de radiothérapie utilisant des faisceaux d’ions chargés positivement et nommée l’hadrontérapie1Comparés aux rayons X utilisés en radiothérapie conventionnelle pour détruire les cellules tumorales, les faisceaux d’hadronthérapie reposent, quant à eux, sur les ions chargés positivement (les ions hydrogènes ou “protons” pour la protonthérapie ou les ions carbone pour la carbothérapie) qui présentent le premier avantage d’être plus précis. De surcroît, ces ions délivrent la majorité de leur énergie au niveau de la tumeur visée, ce qui permet de maximiser les dégâts au niveau de la tumeur, tout en préservant au mieux les cellules saines autour.. Pour, l’espère-t-elle « la mener aux portes de l’application clinique ».
Guider par l’image, la thérapie par particules
De fait, manque encore le contrôle en temps réel du parcours des ions afin de visualiser pendant l’irradiation de la tumeur, le dépôt de la dose par le faisceau d’ions et, ainsi, vérifier en direct la bonne réalisation du traitement. C’est tout l’objet du projet Prompt Gamma Time Imaging (PGTI) porté par la jeune ingénieure qui va utiliser des techniques d’imagerie pour les appliquer, non aux ions, mais aux particules secondaires émises pendant le traitement et détectables par leur rayonnement. Concrètement, ce projet va se traduire par « le développement d’un détecteur dédié, un algorithme de reconstruction d’images, ainsi que des modèles pour corréler les images fournies par la PGTI aux distributions de doses en temps réel ».