FOCUS - Deux conventions pour la mise en œuvre de stages de responsabilité parentale et de responsabilisation du conjoint violent ont fait l'objet d'une signature ce mercredi 15 décembre 2021 au siège du Comité dauphinois d'action socio éducative (Codase). Le parquet de Grenoble, le tribunal judiciaire, la Métropole et le Département entendent ainsi officialiser et pérenniser ces stages, organisés depuis mars 2021 par l'association. Et qui sont ordonnés par la justice au titre de peine ou d'alternative aux poursuites.
C'était une demande de longue date du procureur de la République de Grenoble. Dès son investiture, début 2019, Éric Vaillant avait émis le souhait de mettre en place des stages de responsabilisation pour les auteurs de violences conjugales et les parents défaillants.
Ce mercredi 15 décembre 2021, au siège du Codase, le magistrat a enfin pu signer, aux côtés des représentants du tribunal judiciaire, de la Métropole et du Département, les deux conventions respectives pour leur mise en œuvre.

Martine Comte, présidente du Codase, Eric Vaillant, procureur, Anne Auclair, présidente du tribunal judiciaire, Martine Kohly, vice-présidente du Département en charge de l'enfance, de la famille, de la jeunesse et des sports, et Pierre Bejjaji, conseiller métropolitain délégué à la prévention de la délinquance et à la prévention spécialisée, ont signé les deux conventions, ce mercredi 15 décembre 2021, au Codase. © Manuel Pavard - Place Gre'net
L'événement visait surtout à officialiser et pérenniser un dispositif existant depuis mars 2021. De fait, le Codase a déjà organisé quelques stages, dans chacun des deux domaines, au cours de l'année 2021. Mais le chemin pour y parvenir aura été particulièrement long et semé d'embûches.
"Sans le Département et la Métropole, on ne pourrait pas mettre en place ces stages, qui sont absolument indispensables"
"Aujourd'hui, on signe la convention mais on a travaillé dessus pendant très longtemps", confirme Éric Vaillant. "Ça fait trois ans que je suis là et j'en ai parlé au Codase dès mon arrivée." Problème, à l'époque, le parquet comme l'association "se heurtent aux moyens". "Un stage coûte 2000 euros pour dix personnes", précise le procureur. "Or, la justice ne peut donner qu'une trentaine d'euros par personne, donc environ 300 euros pour dix participants."
Éric Vaillant a donc dû aller taper à la porte des collectivités pour trouver des financeurs. Avec succès. "Sans le Département et la Métropole, on ne pourrait pas mettre en place ces stages, qui sont absolument indispensables", souligne-t-il.
Très forte hausse des violences intrafamiliales entre 2019 et 2020, du fait du confinement
Pour Pierre Bejjaji, conseiller métropolitain délégué à la prévention de la délinquance et à la prévention spécialisée, il y avait de toute façon urgence. "Les violences intrafamiliales ont très fortement augmenté entre 2019 et 2020, du fait du confinement", déplore-t-il. Parmi elles, les violences conjugales, qui "touchent trois fois plus les femmes que les hommes", représentent la majorité des faits.
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