EN BREF – Le GF38 a décidé, ce mardi 14 décembre 2021, de mettre à pied à titre conservatoire son entraîneur Maurizio Jacobacci. Le technicien italien, arrivé à Grenoble à l’été 2021, paye les mauvais résultats actuels du club isérois, 15e de Ligue 2 et restant sur quatre défaites consécutives (championnat et Coupe de France confondus). Mais aussi un jeu très critiqué et des relations plutôt fraîches avec les joueurs. En attendant l’arrivée d’un nouveau coach, c’est son ex-adjoint Frédéric Guéguen qui assurera l’intérim.
En football plus qu’ailleurs, le destin sait souvent se montrer ironique. C’est en effet la lourde défaite (4−1), samedi 11 décembre 2021, à Amiens, entraîné par Philippe Hinschberger, son prédécesseur sur le banc grenoblois, qui aura scellé le sort de Maurizio Jacobacci.
Le club isérois a annoncé la nouvelle, ce mardi 14 décembre, par un communiqué laconique : « Le GF38 a décidé de mettre à pied, à titre conservatoire, son entraîneur Maurizio Jacobacci. En attendant la suite, la gestion de l’équipe professionnelle est confiée à Frédéric Gueguen, entraîneur-adjoint ainsi qu’au staff actuel. »
Deux points d’avance sur Bastia, 18e, et cinq sur Dunkerque, 19e et premier relégable
Le coach italien n’aura donc pas survécu à la mauvaise passe actuelle du GF38. Les Grenoblois restent ainsi sur trois défaites consécutives en championnat, entrecoupées d’une élimination humiliante en Coupe de France à Andrézieux (3−0), équipe de National 2. Désormais 15e de Ligue 2, le club ne compte plus que deux points d’avance sur le barragiste Bastia, 18e, et cinq sur Dunkerque, 19e et premier relégable.
Cette série noire n’est cependant pas le seul motif de ce divorce. Arrivé de Lugano (première division suisse), en début de saison, l’ancien ailier gauche de 58 ans n’avait jamais vraiment réussi à trouver la bonne carburation dans la capitale des Alpes. Au point de se couper peu à peu de son vestiaire et d’une partie de son staff.
Des méthodes et un projet de jeu qui ne suscitaient pas l’adhésion des joueurs
Après des débuts inquiétants (deux défaites 4 – 0 et 3 – 0 en ouverture et un premier succès n’intervenant qu’à la 5e journée), le GF38 s’était pourtant repris au cours de l’automne, entamant une belle remontée au classement. Mais les méthodes d’entraînement de Maurizio Jacobacci et son projet de jeu, jugé trop défensif, ne suscitaient pas l’adhésion des joueurs. Et sa communication distante, tranchant avec celle de Philippe Hinschberger, n’a pas arrangé les choses.
Si le natif de Berne – mais de nationalité italienne – a bénéficié de circonstances atténuantes, héritant d’un effectif affaibli par le départ de joueurs importants, la séparation semblait néanmoins inéluctable. Au-delà du résultat, la prestation de l’équipe, samedi dernier, à Amiens, a ainsi interpellé. Car les joueurs ont parfois donné l’impression de lâcher leur coach.
Des banderoles demandant son départ déployées devant le Stade des Alpes
Preuve supplémentaire du malaise, des banderoles demandant le départ de Maurizio Jacobacci ont fleuri devant le le Stade des Alpes, dimanche 12 décembre, déployées par les ultras des Red Kaos. L’illustration d’un rejet croissant, comme l’explique Julien, supporter grenoblois : « C’est sûr qu’il n’a pas été aidé, avec une équipe moins bonne que la saison dernière et un mercato pas à la hauteur. Mais le jeu était trop frileux, on contrôlait rarement le tempo des matchs. Et on ne comprenait pas toujours ses choix tactiques. »
Après cette mise à pied à titre conservatoire, le GF38 va maintenant devoir officialiser le limogeage de Maurizio Jacobacci, sous contrat jusqu’en juin 2023. En attendant de trouver son successeur, le club a confié les rênes de l’équipe à son ex-adjoint Frédéric Guéguen. Celui-ci devrait officier sur le banc grenoblois au moins jusqu’au prochain match, mardi 21 décembre. Ce sera sur la pelouse de l’AC Ajaccio, actuel leader de Ligue 2. On a connu baptême du feu plus simple.