Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 15 du lundi 13 décembre, retour sur le feuilleton de la fusion entre les bailleurs sociaux Actis et Grenoble Habitat.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF épisode 15 en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui nous allons parler de logement social. Et plus précisément du feuilleton autour de la fusion entre les bailleurs sociaux Actis et Grenoble Habitat. Pour résumer très grossièrement, cette fusion était envisagée pour répondre aux exigences de la loi Élan, qui impose aux offices HLM de disposer d’au moins 12 000 logements. Ce qui n’est pas le cas d’Actis. C’est pourquoi, en juillet 2018, le président de la Métropole Christophe Ferrari et le maire de Grenoble Éric Piolle ont annoncé ce projet de fusion.
Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Rapidement, le parti communiste, puis des associations de locataires et des militants du logement, ont fustigé la démarche qui s’apparentait à leurs yeux à une privatisation. Les deux partenaires ont d’abord essayé le passage en force. Mais la contestation étant vigoureuse, Ville et Métropole de Grenoble ont finalement annoncé, en juillet 2019, remettre la fusion sur le tapis.
Faute de temps nous passerons sur les détails, mais précisons que c’est le principe d’une société de coordination transitoire qui a finalement été adopté en 2021… avant d’être à son tour remis en cause.
En déclarant récemment au cours d’un colloque qu’Actis pourrait être dissoute, Christophe Ferrari a en effet rouvert la boîte de Pandore.
La petite phrase a réveillé bien des passions. À commencer par celle des communistes, membres de la majorité métropolitaine. Pour qui Christophe Ferrari cherche à imposer le projet initial. Les communistes ont contesté au passage les conditions mêmes de la création de société de coordination. À savoir, le rachat par la Métropole d’actions de Grenoble Habitat détenues par la Ville de Grenoble, à hauteur de 45 millions d’euros. Un autre motif de polémique qui date de plusieurs mois, d’ailleurs.
Christophe Ferrari s’est rangé à leur côté, et a écrit au maire de Grenoble pour lui demander de renoncer à cette somme. Éric Piolle, quant à lui, rétorque que c’est la loi qui l’oblige à vendre ces actions.
Résultat : un dialogue de sourd, sur fond de rancœurs poliques. Et l’annonce finalement, vendredi 10 décembre, que le rapprochement entre Actis et Grenoble Habitat est abandonné. Après plus de trois ans de va-et-vient.
Est-ce une surprise ? Un peu. Avec la constance affichée du projet, ce dénouement n’était pas le plus attendu. Et pose d’ailleurs de nouvelles questions. Il montre aussi qu’en politique comme en amour ou en amitié, le temps participe parfois, mais pas toujours, à déliter les liens.
Pour autant, nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau rebondissement, et notre journaliste garde le pop-corn à portée de main. Bref, c’était notre feuilleton de Noël. Il y en a des plus romantiques et des plus drôles. J’espère que les auditeurs nous le pardonneront. Et nous leur souhaitons au passage de très bonnes fêtes de fin d’année ! »
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