FOCUS - Tandis que la Ville de Grenoble s'apprête à voter, ce lundi 13 décembre 2021, le passage à 1607 heures annuelles sans hausse de salaire pour ses agents, l'intersyndicale qui bataille depuis plusieurs mois contre cette mesure "destructrice du service public et d'emplois", appelle à la grève. Venant apporter leur soutien à la Ville, "contrainte d'appliquer la loi", les partis de la majorité municipale et des mouvements proches dénoncent quant à eux cette loi de "régression sociale" voulue par l'État. Ne cautionnant pas la nouvelle organisation du travail proposée aux agents, le Parti Communiste Français (PCF) a tenu, lui, à se désolidariser des élus de la majorité.
L'intersyndicale appelle à la grève dans les services de Grenoble, ce lundi 13 décembre. En cause ? L'augmentation du temps de travail de 28 heures sur l'année, sans augmentation de salaire, pour tous les agents municipaux, à compter du 1er janvier 2022. La Ville s'apprête en effet à voter cette décision, ainsi qu'un certain nombre de modifications de plannings, lors du conseil municipal.
L'intersyndicale devrait pouvoir y prendre la parole, sans avoir à forcer l'entrée du conseil, comme elle avait dû le faire le 28 septembre 2021. En vue de cette intervention, elle appelle les grévistes à se rassembler à 14 heures sur le parvis de l'hôtel de ville, avant de rejoindre le siège de la Métropole de Grenoble, où se tient le conseil municipal.
La loi impose le passage effectif aux 35 heures
Si les agents bataillent depuis septembre pour empêcher cette mesure, synonyme à leurs yeux de «nouvelle dégradation des conditions de travail et (...) de nouvelles inégalités entre services», la majorité municipale affirme devoir l'appliquer, tout en s'y opposant farouchement.

Mobilisation de grévistes et syndicalistes grenoblois contre le passage des 1607 heures, courant novembre 2021. DR
En effet, cette mesure s'impose à la Ville de Grenoble comme à toutes les communes, puisqu'elle découle de la loi de la transformation de la fonction publique de 2019. Loi qui réclame l'application stricte des 35 heures par semaine aux fonctionnaires, ce qui représente au total 1607 heures annuelles.
Or les agents municipaux grenoblois ne faisaient jusqu'ici, en moyenne, “que” 1579 heures car ils bénéficiaient de quatre jours de congés historiquement octroyés par la Ville. Du fait de la loi, ces quatre jours sont supprimés pour être réintégrés dans le temps de travail. Mais il n'est pas prévu de hausse de salaire.
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