CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 14 du lundi 6 décembre 2021, retour sur les équilibres compliqués des majorités municipale et métropolitaine.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 14 sur la majorité municipale et métropolitaine en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler de majorité municipale… et métropolitaine. Il n’aura échappé à personne que des échéances électorales se profilent à l’horizon 2022. D’abord la présidentielle, ensuite les législatives. Deux scrutins qui concernent, totalement ou en partie, la scène politique nationale. Mais qui peuvent avoir des conséquences sur le local. En particulier sur la majorité municipale grenobloise, très diverse politiquement.
La majorité grenobloise risque-t-elle l’implosion ?
Les multiples candidatures à gauche peuvent-elles créer des tensions ? C’est possible. À l’heure actuelle, tout indique que le premier tour de la présidentielle comptera, entre autres, un insoumis, un communiste et un écologiste. Soit les trois formations de gauche qui constituent une grande part de la majorité grenobloise.
Le maire de Grenoble lui-même, certes malheureux à la primaire écologiste, est impliqué dans la campagne de Yannick Jadot. Drôle d’ambiance en prévision, quand les élus de son camp défendront la candidature d’un Mélenchon ou d’un Roussel. Et le scénario risque fort d’être amplifié pour les législatives. Surtout si Éric Piolle a l’ambition de se présenter comme député, ce que des bruits de couloir laissent entendre.
La majorité grenobloise risque-t-elle l’implosion ? Certains l’espèrent probablement, surtout dans les rangs de l’opposition. Mais, rappelons-nous qu’en 2014 Éric Piolle était le chef de file d’une majorité déjà très hétérogène. Et qui a tenu bon durant six ans, malgré quelques épisodes de tension, toujours à l’occasion d’échéances électorales. Deux élus ont certes fait sécession début 2017, mais leur décision était en lien avec la politique d’austérité mise en place par la Ville.
En réalité, ce sont bien des questions locales qui peuvent amener avant tout à des fragmentations elles aussi locales.
La gauche métropolitaine unie dans une mésentente cordiale
Au niveau de la Métropole, les choses sont un peu différentes. La majorité métropolitaine s’est constituée sur un sol pour le moins mouvant, quand Christophe Ferrari a été réélu président au cours d’une séance qui tenait clairement du psychodrame politique. Rappelons-nous d’ailleurs que, dans un premier temps, Éric Piolle excluait que ses rangs rejoignent ceux de la majorité.
Aujourd’hui, la gauche métropolitaine semble unie dans une sorte de mésentente cordiale, et les peaux de banane ne sont pas rares. Une polémique comme, en ce moment, celle autour de la dissolution du bailleur social Actis pourrait d’ailleurs affecter l’intégrité de cette majorité.
Est-ce réellement envisageable ? Tout est possible, mais on peut penser qu’aucune des 49 communes qui composent la Métropole n’a intérêt à ce qu’elle devienne ingérable politiquement. De plus, Grenoble et sa Métropole restent des îlots de gauche au sein d’un Département et d’une Région marqués à droite.
Bref, “le pluriel ne vaut rien à l’homme”, chantait Brassens. Mais dans le cas présent, politiquement parlant, mieux vaut sans doute des majorités plurielles que des minorités singulières. »
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