EN BREF – Unis dans une intersyndicale, trois syndicats appellent les salariés du social et du médico-social à suivre le mouvement de grève et de manifestation national organisé le mardi 7 décembre 2021. À Grenoble, un rassemblement est prévu devant le Conseil départemental de l’Isère à partir de 13 h 30.
« Depuis plusieurs années, nous subissons de véritables dégradations de nos conditions de travail au détriment des besoins humains des personnes accompagnées. » Ainsi s’expriment les syndicats CGT, Solidaires et CNT à la veille de la journée nationale d’action des travailleurs sociaux et médico-sociaux prévue le mardi 7 décembre.
Les salariés et les étudiants isérois du secteur social sont, comme partout, invités par les organisations syndicales à rejoindre le mouvement. Deux rassemblements sont prévus sur le département : l’un à La-Tour-du-Pin, devant la sous-préfecture à compter de 10 h 30, l’autre à Grenoble devant les locaux du Conseil départemental de l’Isère à partir de 13 h 30.
Des revendications sur les salaires et les conditions de travail
Les revendications ? L’intersyndicale exige une « revalorisation immédiate de tous les salaires de 300 euros minimum », ceci pour compenser la perte de pouvoir d’achat, qu’elle estime « à plus de 30 % depuis 1999″. Les syndicats demandent également « l’arrêt de la transformation des établissements en plateforme de coordination et d’orientation », et la création d’une convention collective unique étendue à l’ensemble du secteur.

Manifestation de salariés du secteur social et médico-social à Grenoble. © Tim Buisson – Place Gre’net
De façon plus générale, les syndicats plaident pour une amélioration des conditions de travail comme d’études, pour « l’attribution de moyens humains et financiers nécessaires dans les établissements et services » et la fin des suppressions de postes pour créer au contraire « des emplois nécessaires en nombres suffisants ». Sans oublier l’égalité de traitement salarial entre les femmes et les hommes dans un secteur largement féminisé.
Les organisations ne manquent enfin pas de revenir sur les appels à la mobilisation lancés… par les collectifs d’employeurs privés du travail social. « Ces mêmes employeurs s’organisent au sein de syndicats patronaux, afin de fusionner nos conventions collectives et tirer vers le bas nos acquis sociaux », fustigent-elles. En se présentant comme seules en mesure de porter les revendications des salariés.
Le handicap, oublié du Ségur de la Santé ?
À Brié-et-Angonnes, la grève au Val Jeanne-Rose, établissement d’accueil de personnes polyhandicapées, veut autant mettre en avant la question des salaires et des moyens humains que celle des « oubliés du Ségur ». « La prime du Ségur de la Santé de 183 euros ne sera pas versée à tout le monde au sein des équipes car cela dépendra de la fonction et du diplôme de chacun », dénonce ainsi un salarié de l’établissement.
Quand les accompagnants de personnes handicapées s’estiment « oubliés du Ségur ». © Place Gre’net
Conséquence ? Une fuite du personnel, craint le même salarié. « Cette différenciation poussera les personnes à quitter les établissements du handicap pour aller vers d’autres secteurs ou établissements de santé ou Ehpad, qui reçoivent déjà cette prime depuis quelques mois ». De quoi aggraver, conclut-il, un « turn-over permanent », source d’instabilité dans des établissements où la stabilité des accompagnements est pourtant nécessaire.