FIL INFO – Le maire de Grenoble adresse un courrier au président de la République pour l’alerter sur le danger que représente à ses yeux « l’ultra-droite ». Craignant un passage à l’acte violent, Éric Piolle appelle Emmanuel Macron à donner plus de moyens à la justice… et à faire acte d’autorité vis-à-vis de CNews, accusée de « tentatives d’ingérence » au profit de l’extrême droite.
« Au vu des statistiques et alertes abondantes, diversifiées, […] il apparaît que l’ultra-droite se prépare et s’engage chaque jour un peu plus dans le passage à l’acte violent », affirme Éric Piolle dans un courrier adressé au président de la République et diffusé sur les réseaux sociaux. Le maire de Grenoble entend ainsi appeler le chef de l’État à prendre des mesures contre « l’ultra-droite » et ses menaces.
Éric Piolle rappelle à ce propos les violences commises par des militants d’extrême droite lors des manifestations féministes du 20 novembre à Paris, ou du 25 novembre à Valence. Ou la découverte d’un « arsenal de guerre » au domicile d’un individu dans l’Eure le 23 novembre, en plus d’affiches ou de documentations néo-nazies. « Notre société fait face à un phénomène d’une nouvelle ampleur », résume l’élu grenoblois.
Plus de justice, moins de CNews
Quelles réponses apporte l’État pour éviter un « Anders Breivik1Du nom du terroriste norvégien responsable d’un double attentat en juillet 2011, ayant causé 77 morts et 151 blessés. français » ? Dans son courrier, Éric Piolle appelle à renforcer les moyens de la justice. « Notre service public de la Justice est à bout de souffle : en témoigne la pétition signée par plus de 3000 magistrats […] et dénonçant leurs conditions de travail difficiles », écrit-il. Tout en décrivant des prisons françaises surpeuplées, sans résultats probants en matière de prévention de la récidive.
Mais le maire de Grenoble s’en prend aussi… à CNews. La chaîne d’actualité en continu, propriété de l’industriel Bolloré, « diffuse et tolère des discours racistes et violents contraires aux valeurs d’Égalité, de Liberté et de Fraternité », estime Éric Piolle. Dans le viseur, plus particulièrement : les tribunes offertes à Éric Zemmour. Qui ont valu au média d’être condamné par le CSA, mais aussi par la justice.
Le courrier rappelle encore que CNews a plusieurs fois été rappelé à l’ordre pour non-respect de l’équité de temps de parole, au profit de candidats d’extrême droite. « Il vous revient d’assurer la sincérité et la sérénité du scrutin à venir face aux tentatives d’ingérence manifestes de la part de puissants intérêts industriels », explique Éric Piolle à Emmanuel Macron. Sans exclure « la suspension des autorisations de diffusion de la chaîne ».