FLASH INFO – La conseillère municipale d’opposition Brigitte Boer interpelle le maire de Grenoble Éric Piolle au sujet de l’exposition d’Anthony Lister programmée par le centre d’art Spacejunk.1Exposition en attente de validation après deux autres expositions à Lyon et à Bayonne Le célèbre artiste de rue australien est en effet accusé du viol2Article en langue anglaise de quatre femmes en 2020 par la justice australienne.
Dans ce contexte, « Anthony Lister peut-il exposer à Grenoble ? », interroge la conseillère municipale du groupe Société civile, divers droite et centre (SCDDC). « Sa présence à Grenoble serait étonnante quand on se souvient de la réaction indignée d’Eric Piolle lors de la nomination de Gérald Darmanin comme ministre de l’Intérieur alors qu’il subissait la même accusation démentie par la justice », s’indigne l’élue par voie de communiqué.
« J’ai noté son silence quand il [s’agissait] de son ami Juan Branco mis en examen, lui, pour le même motif ou encore de Nicolas Hulot3Le jour de l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les viols et agressions sexuelles qu’aurait commis Nicolas Hulot, Éric Piolle s’est exprimé via son compte Twitter, certains interprétant ses propos comme une volte-face. « Les témoignages de violences, à l’encontre de #NicolasHulot sont forts. Précis. Nombreux. Merci aux victimes d’oser parler. La libération de la parole est essentielle, elle protège des futures victimes, mais elle n’est pas suffisante : les règles doivent changer », a‑t-il notamment posté. À noter que l’affaire évoquée par Brigitte Boer qui a éclaté en 2018 alors que Nicolas Hulot était ministre a été classée sans suite par la justice pour cause de prescription, souligne par ailleurs Brigitte Boer. Pour cette dernière, la situation que créerait cette exposition peut à tout le moins interroger « à l’heure où Eric Piolle interpelle le président de la République concernant les violences sexistes et sexuelles ».
Le fondateur du centre d’art Spacejunk se tient « à disposition des élus de l’opposition »
« Pour ma part, poursuit Brigitte Boer, la lutte contre les violences faites aux femmes ne correspond pas à un positionnement médiatique et circonstanciel. Il est de conviction. » Concernant le centre d’art Spacejunk, l’élue rappelle en outre que « l’association s’est vue largement subventionnée lors du dernier conseil municipal ».
Occasion dont s’était emparé Alain Carignon, président du groupe SCDDC, pour suggérer « que la municipalité diversifie son aide entre plusieurs associations ». Ne serait-ce, avait-il argumenté, « que pour permettre l’éclosion de tous les talents et d’éviter toute dérive ». Pour Brigitte Boer, la cause est entendue, « l’habitude d’Eric Piolle de ne jamais écouter les autres pose décidément de plus en plus de problèmes à la ville ».
Contacté par Place Gre’net, le centre d’art s’est contenté pour sa part d’indiquer dans un premier temps « [qu’il ferait] un communiqué officiel très bientôt ». Ce avant que Jérôme Catz, fondateur de Spacejunk, ne confirme par mail ce mardi 30 novembre, qu’il « se tenait à disposition des élus de l’opposition pour échanger avec eux » sur cette exposition d’Anthony Lister.