EN BREF – La Société coopérative d’intérêt collectif Railcoop compte profiter de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de passagers pour proposer des trajets complémentaires à ceux de la SNCF. Dans les cartons ? Une ligne reliant Grenoble à Thionville au nord de Metz, via Dijon, sans nécessiter de passage par Paris.
Une ligne de train directe entre Grenoble et Thionville, passant par Dijon, Nancy et Metz, verra-t-elle le jour d’ici 2026 ? C’est en tout cas ce qu’espère la Scic (Société coopérative d’intérêt collectif) Railcoop. Fondée fin 2019, l’entreprise entend ainsi profiter de l’ouverture du marché du transport de passagers, effective depuis décembre 2020, pour « améliorer le maillage des territoires ». Et ce en complément des offres de la SNCF.
Pas question en effet pour Railcoop de parler de concurrence avec l’opérateur historique. La Scic entend raviver les gares non desservies, et ainsi « tirer parti du réseau ferroviaire existant qui n’est pas utilisé au maximum de sa capacité ». Si concurrence il y a, revendique encore la société, c’est avec « la voiture individuelle et le transport par autocar ». Au nom du développement du ferroviaire comme outil de lutte contre le réchauffement climatique.
Un trajet Grenoble-Thionville sans passage par Paris
Railcoop a déposé dix projets de ligne auprès de l’Autorité de régulation des transports (ART), dont deux concernent Grenoble. D’une part, une ligne Annecy-Marseille, qui desservirait Grenoble ou Aix-en-Provence, sans passage par Lyon ou Valence comme c’est le cas aujourd’hui avec la SNCF. D’autre part, un ligne reliant Grenoble à Thionville sans passer par Paris, comme le propose là encore la SNCF.
Deux lignes en une, nous précise par ailleurs Paul Colin de Railcoop. Un train partirait en effet de Saint-Étienne (avec un arrêt à Lyon) et l’autre de Grenoble, pour fusionner à Dijon et poursuivre sa route jusqu’à Thionville. Même principe mais inversé depuis Thionville : le train se diviserait à Dijon, avec un véhicule poursuivant sa route jusqu’à Saint-Étienne et l’autre jusqu’à Grenoble.
Utilisant des véhicules d’occasion, (en l’occurrence, pour les connaisseurs, des x72500, cf. photo ci-dessous), Railcoop ne prétend pas fournir des trajets aussi rapides que ceux de la SNCF. Un Grenoble-Thionville serait donc réservé aux passagers les plus patients. « Peu de gens feront le trajet de bout en bout, mais cette ligne sert à relier Dijon à Thionville ou Grenoble à Dijon », explique encore Paul Colin.
Mise en service entre 2023 et 2026
À quand une mise en service possible ? La demande déposée par Railcoop concerne le service annuel 2023, avec un délai de mise en exploitation fixée à 2026 en cas d’exploitation. Railcoop nous précise toutefois que la ligne Saint-Étienne-Grenoble-Thionville compte parmi les plus avancées. L’autorisation, pour sa part, dépend notamment du risque économique que les lignes pourraient faire courir au service public.
Les autres lignes ferroviaires déposées par Railcoop ? La société envisage une ligne directe reliant Lyon à Bordeaux (en passant par Limoges). Mais aussi une ligne Toulouse-Saint-Brieuc-Caen (via Limoges, Tours et Rennes), une ligne Bordeaux-Brest passant par La Rochelle et Nantes, ou encore une traversée de la France d’est en ouest (et inversement) via une ligne reliant Le Croisic (Loire-Atlantique) à la commune suisse de Bâle.