FOCUS – Grenoble accueille le Congrès annuel de la société française de lutte contre le Sida, depuis le 29 septembre et jusqu’au 1er octobre 2021. Plus de 650 personnes engagées dans la lutte contre le VIH se réunissent autour d’une thématique dominante cette année : les inégalités dans l’accès aux soins et à la santé.
Le Congrès annuel de la Société française de lutte contre le Sida s’est ouvert sur une belle surprise. Au soir du mercredi 29 septembre, une équipe de professionnels de santé et de citoyens ont créé un grand ruban lumineux sur les hauteurs de Grenoble pour marquer les 40 ans de la découverte du VIH. Un signe fort « pour se dire aussi qu’on peut y mettre fin », écrit le Comité de coordination régionale de la lutte contre les IST et le VIH (Corevih Arc Alpin).

Un ruban lumineux s’est dessiné dans les hauteurs de Grenoble pour l’ouverture du Congrès de la société française de lutte contre le Sida. © CoreVIH Arc Alpin
C’est à Grenoble en effet que se tient du 29 septembre au 1er octobre le congrès annuel, en présence de plus de 650 personnes engagées dans la lutte contre le Sida. Le thème du congrès ? Les inégalités dans l’accès aux soins et à la santé. Avec pour objectif « d’interroger la nature, la place et le rôle des inégalités en santé comme freins à la réussite de la stratégie d’arrêt de la pandémie VIH, et ce que nous pouvons faire pour y remédier ».
Remettre la prévention au cœur de l’action
« En fonction de son lieu d’habitat, de ses origines, de son âge, de son genre, de son orientation sexuelle, de ses ressources financières, l’accès à la santé ne sera pas le même », explique en effet Olivier Épaulard, infectiologue au CHU Grenoble-Alpes et co-président du Congrès 2021. Ceci alors qu’il existe aujourd’hui « des traitements antirétroviraux extrêmement efficaces et plus simples » pour les personnes atteintes du VIH.

Le professeur Olivier Épaulard, infectiologue au Chuga et co-président du Congrès annuel de la société française de lutte contre le Sida. © Tim Buisson – Place Gre’net
Autre sujet d’inquiétude : « Le nombre de sérologies VIH réalisées en France depuis le début de la pandémie est en baisse de 16 % », constate la Société française de lutte contre le Sida. Une baisse des prescriptions du traitement préventif pré-exposition (PrEP) est également observée. Qui pourrait tout autant être due à une baisse de l’activité sexuelle durant le confinement qu’à un relâchement dans les comportements et la prévention.
Le Congrès entend donc « réfléchir à des actions de “rattrapage” sur ces stratégies de prévention diversifiée qui ont fait la preuve de leur efficacité, et dont la pandémie de Covid-19 a compliqué l’accès ». Le tout sans perdre de vue un objectif rappelé par l’épidémiologiste France Lert, présidente de Vers Paris Sans Sida : « la fin du VIH d’ici 2030″.
Un « appel de Grenoble » remis au ministre de la Santé
Le programme du Congrès ? Celui-ci se divise en plusieurs séquences, comportant notamment un point sur les découvertes d’infection en 2020 et l’efficacité de la PrEP. Ainsi que la présentation d’initiatives innovantes comme le site Je fais le test, permettant de recevoir un autotest VIH par la poste. Sans oublier, bien sûr, plusieurs sessions sur les inégalités et la question de « la construction du soin avec les populations ».

Le ministre (isérois) de la Santé Olivier Véran se verra remettre un « appel de Grenoble », composé de dix propositions pour lutter contre le VIH. © Public Sénat
C’est le ministre de la Santé Olivier Véran qui viendra clôturer le Congrès. L’occasion de lui remettre un « appel de Grenoble » rédigé par le Corevih Arc Alpin. Cet appel développe dix propositions en lien avec la lutte contre le VIH (et les hépatites virales) pour « penser et évaluer en termes de santé publique toutes les politiques publiques » visant à « promouvoir la santé en tant que bien public et renforcer la lutte contre le VIH au niveau mondial ».