EN BREF – Yannick Jadot et Sandrine Rousseau sont arrivés en tête du premier tour de la primaire écologiste ce dimanche 19 septembre 2021. Ils se qualifient ainsi pour le second tour, avec respectivement 27,70 % et 25,14 % des suffrages. Arrivé en quatrième position – quasiment ex-aequo avec la députée Delphine Batho –, Eric Piolle ne sera pas au second tour de la primaire et sort de la course à la présidentielle.
Le prochain candidat EELV à l’élection présidentielle sera donc forcément Yannick Jadot ou Sandrine Rousseau. L’eurodéputé et l’économiste sont les finalistes de la primaire écologiste, à l’issue d’un vote en ligne de quatre jours. Delphine Batho est arrivée, de peu, en troisième position devant Eric Piolle (respectivement 22,32 % et 22,29 %). Jean-Marc Governatori, candidat du centre, ferme la marche avec 2,35 % des voix. Au total, 122 780 personnes ont participé au scrutin, ce qui constitue un record pour une primaire Verte.
Si Julien Bayou, président d’EELV, s’est dit à l’annonce des résultats « très heureux du déroulé de cette primaire et du sérieux des débats », certains inscrits n’ont pu voter après leur blocage par le système anti-fraudes du prestataire. En l’occurrence, indépendamment des opposants politiques notamment à droite, qui ont cherché à influer sur la primaire, entre 100 et 200 personnes ont été traitées par erreur comme des faux profils.
Pas de consigne de vote pour Delphine Batho et Eric Piolle au second tour
Alors que le second tour se déroulera du 25 au 28 septembre, reste maintenant à savoir qui de Yannick Jadot ou de Sandrine Rousseau, les candidats malheureux vont soutenir. Pour Jean-Marc Governatori le suspense était nul, puisque ce dernier avait déclaré qu’il n’appellerait pas à voter pour Sandrine Rousseau.
De son côté, Delphine Batho a choisi… de ne pas choisir. « Pour le second tour, les électrices et les électeurs qui ont voté pour le projet alternatif de la décroissance feront librement leur choix », écrit la députée des Deux-Sèvres dans un communiqué. Elle se trouvait de fait, face à un dilemme de taille. D’un côté, soutenir Yannick Jadot, bien trop libéral pour cette partisane de la décroissance. De l’autre, soutenir Sandrine Rousseau, dont la conception du féminisme et de la laïcité ne semble guère lui convenir.
Ainsi, lors du premier débat entre les candidats écologistes le 5 septembre dernier sur France Inter, la députée des Deux-Sèvres n’avait notamment pas caché son agacement en levant les yeux au ciel quand Sandrine Rousseau avait jugé que les femmes devaient mettre ce qu’elles voulaient sur leurs corps, que ce soit un « crop-top » ou un « voile ».
La question restait entière pour Eric Piolle, qui, lors du même débat, avait a contrario acquiescé suite à ces propos de Sandrine Rousseau.
.@sandrousseau : « On ne fait pas de l’émancipation par de l’interdiction sur le corps des femmes. Pas plus sur des crop-top que sur des voiles. Le corps des femmes leur appartient et elles mettent ce qu’elles veulent sur ce corps. » #QuestionsPol pic.twitter.com/ZDur2QDhOS
— France Inter (@franceinter) September 5, 2021
Avant l’issue de cette primaire, Eric Piolle allait-il flatter son aile d’extrême gauche, ou bien jouer la carte du rassemblement avec un Yannick Jadot moins radical ? Le maire de Grenoble a finalement décidé de ménager la chèvre et le chou en ne prenant pas publiquement position, peu après le communiqué de Delphine Batho.