CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF 3 du lundi 13 septembre 2021, retour sur les polémiques fréquentes causées par les coupes d’arbres à Grenoble.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 3 sur les coupes d’arbres en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Nous allons parler d’arbres… et de film d’horreur. La fin du mois d’août 2021 marquait en effet le quatrième anniversaire du décès de Tobe Hooper, cinéaste dont l’œuvre la plus connue, réalisée en 1974, reste évidemment Massacre à la tronçonneuse. “Massacre à la tronçonneuse”, c’est aussi l’expression qu’avait utilisée le site pro-Carignon Grenoble le Changement en 2018 pour désigner les coupes d’arbres réalisées à Grenoble avenue Félix-Viallet. Et ce site décrivait alors un Éric Piolle, maire de Grenoble, au moins aussi sadique que les personnages du film de Tobe Hooper.
Le solde est clairement positif
Il faut dire que les arbres sont un sujet politique d’importance à Grenoble. Chaque coupe semble potentiellement sujette à la polémique. On l’a encore vu récemment avec celles opérées place Victor-Hugo dans le cadre de travaux de rafraîchissement. La conseillère municipale d’opposition Émilie Chalas avait ainsi exigé un rapport sanitaire sur les arbres sacrifiés. Dont la Ville disait que la plupart, mais pas tous, n’étaient plus viables.
L’opposition n’est pas seule à s’emparer de la question des arbres. Ces derniers figuraient d’ailleurs en bonne place dans le programme du candidat Éric Piolle en 2014. Et la municipalité grenobloise rate rarement l’occasion, c’est de bonne guerre, de mettre en avant les chiffres annuels de plantation d’arbres sur son sol. En oubliant parfois, cela dit, d’indiquer le nombre de coupes. Pour autant, une fois les chiffres obtenus, le solde est clairement positif. Et la majorité prend un malin plaisir à rappeler que plus d’arbres ont été abattus que plantés durant les années où Alain Carignon était maire de Grenoble.
Un maire écologiste qui coupe des arbres
On peut penser que les polémiques vont perdurer. Récemment, la Ville de Grenoble a rappelé auprès de la presse son opération de don de 400 arbres aux propriétaires de terrains privés qui souhaitent réaliser des plantations. Ils ont effectivement jusqu’au 30 septembre 2021 pour s’inscrire. Et, sur les réseaux sociaux, ce genre d’information pouvant presque sembler banale donne lieu à des débats qui n’ont quelquefois rien à envier aux querelles sur la vaccination ou sur le passe sanitaire.
Pourquoi tant de haine ? À bien des égards, le sujet n’est pas anodin. Chacun aspire à plus de nature en ville, et le réchauffement climatique impose de créer le plus de zones d’ombrage possible. Reste que les polémiques autour des coupes relèvent un peu aussi de l’idée fixe. Si vous me permettez cette référence au chien d’Obélix, pleurant à chaudes larmes devant chaque tronc abattu. Un maire écologiste qui coupe des arbres, dans une ville bientôt Capitale verte européenne, l’occasion est trop belle pour l’opposition. En somme, tronçonneuse ou pas, le jeu de massacre politique n’est certainement pas terminé. »