EN BREF – Dénonçant « un contexte anxiogène », les organisations syndicales de la Ville de Grenoble ont déposé un préavis de grève reconductible pour les agents du service des bibliothèques à partir du mardi 24 août 2021. En cause ? La mise en place du passe sanitaire, jugée « génératrice de fortes tensions » dans les bibliothèques municipales.
« Trop c’est trop ! », estime l’intersyndicale CGT, CFDT, FO, Sud, CNT et CFTC de la Ville de Grenoble, qui dénonce « la discrimination de l’accès des usagers au service public à cause du contrôle du passe sanitaire ». Notamment pour les publics les plus précaires, « souvent éloignés de la vaccination, et privés ainsi de l’accès à la culture et aux services de première nécessité ». D’où le préavis de grève reconductible déposé à partir du mardi 24 août 2021 pour les agents du service des bibliothèques.
Le passe sanitaire, considère l’intersyndicale « est antisocial, amplifie la fracture numérique et est en complète contradiction avec les missions de la lecture publique et de ses agents ».
Les syndicats fustigent par ailleurs « la mise en danger » de l’ensemble des agents du réseau des bibliothèques municipales. « Le personnel chargé de procéder au contrôle du passe sanitaire […] affronte quotidiennement le mécontentement et la colère des usagers. Cette situation génère des pressions, des agressions, et d’autres types de violence psychologiques parfaitement inacceptables ».
« Grenoble souhaite-elle être pilote au niveau national en matière de maintien de l’ordre ? »
L’intersyndicale s’insurge également contre « les menaces de sanctions » de la Ville de Grenoble envers les bibliothécaires s’opposant au contrôle du passe sanitaire. « Ceci est intolérable ! Grenoble souhaite-t-elle être pilote au niveau national en matière de maintien de l’ordre ? », interrogent les syndicats.
« Où est la notion d’exemplarité ? », poursuivent-ils, en soulignant qu’Éric Piolle « est cosignataire d’une pétition et d’une tribune nationale dénonçant une politique sanitaire autoritaire ». Par ailleurs, le 13 août 2021, le maire de Grenoble avait demandé à Olivier Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé, de « reconsidérer l’obligation du passe sanitaire dans les équipements recevant peu de public ».
Pierre Mériaux, l’adjoint au personnel a assuré « comprendre les critiques et les demandes formulées par les agents » dans les colonnes du Dauphiné libéré. Déclarant toujours attendre une réponse du ministre, l’élu estime que « des assouplissements seraient les bienvenus ». En revanche, a‑t-il déclaré, « ce n’est pas à Grenoble de faire sa propre loi. Nous sommes élus et nous agissons dans le respect du cadre républicain. Et c’est ce cadre républicain qui a été rappelé par le directeur des services aux agents qui refusaient de contrôler le passe. »
L’intersyndicale demande notamment le retrait des menaces de sanctions
Une nouvelle fronde semble donc s’annoncer au sein du réseau des bibliothèques municipales. Que réclame l’intersyndicale ? Ni plus, ni moins que « le retrait immédiat des menaces de sanctions et le maintien de la jauge à 49 pour l’ensemble des bibliothèques ». Mais aussi « des mesures de protection pour tous les agents face aux agressions et aux risques psychosociaux ».