EN BREF – Des centaines de personnes ont à nouveau manifesté contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale ce samedi 14 août 2021 à Grenoble. Pour la cinquième semaine consécutive, les opposants ne désarment pas, et ce cinq jours après l’extension de la mesure dans les cafés, bars et restaurants ainsi qu’à bord des transports longues distances.
Malgré la trêve estivale et le traditionnel creux du 15 août, le mouvement de protestation contre le passe sanitaire et l’obligation de vaccination pour certaines professions ne faiblit pas. Ce samedi 14 août 2021, plus de 200 manifestations rassemblant près de 215 000 personnes1214 845 participants ont manifesté ce samedi en France a indiqué le ministère de l’Intérieur. Un chiffre pour la première fois en baisse depuis le début de la mobilisation. Selon la même source, ils étaient 237.000 samedi dernier. ont eu lieu dans toute la France. Et ce pour la cinquième semaine consécutive. Mais surtout cinq jours après la mise en œuvre du passe sanitaire dans les cafés, bars et restaurants ainsi qu’à bord des transports longues distances.
Contrairement à la semaine précédente, c’est sous un soleil de plomb que des centaines de manifestants ont défilé dans les rues de Grenoble pour réclamer « la liberté et la vérité ». Une longue boucle effectuée depuis la place de Verdun en passant par le Groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble où le cortège a fait halte, la rue Ampère, le cours Berriat puis la gare. Avant de revenir devant la préfecture de l’Isère en empruntant le boulevard Gambetta et la rue Lesdiguières.
« Il faudrait qu’une bonne fois pour toutes, ils écoutent enfin le peuple ! »
À la manœuvre et en tête de cortège, toujours les Gilets jaunes du rond-point Pierre et Marie Curie, dont Nanou qui était de toutes les manifestations en 2018 et en 2019 à l’apogée du mouvement. « Nous sommes encore plus nombreux aujourd’hui et nous espérons que le gouvernement va nous entendre. Ce qui est désolant c’est que c’est lui qui nous sépare les uns des autres. Il faudrait qu’une bonne fois pour toutes, ils écoutent enfin le peuple ! », s’emporte-t-elle.
Juste à côté, une quinquagénaire affirme ne pas être anti-vaccin, mais « être là pour la liberté de ses enfants et petits-enfants » et « pour que chacun soit libre de se faire vacciner ou pas ». Matthieu qui travaille « dans l’ingénierie » manifeste, lui, contre « un tournant autoritaire injustifié ».
« Je ne suis pas contre les vaccins mais contre la manière dont on nous impose la vaccination », explique-t-il. Surtout, complète Matthieu, « que nous n’avons aucun recul sur le long terme2De nombreux opposants évoquent ce « manque de recul » alors qu’on en sait pourtant beaucoup en la matière et que ce sont les laboratoires privés qui profitent de la pandémie ».
« Je ne parle pas à la presse ! »
Valérie, secrétaire âgée de 50 ans, notamment vaccinée, nous affirme-t-elle, contre l’hépatite et la fièvre jaune, n’apprécie pas du tout la méthode de l’exécutif. « Ils nous prennent pour des animaux ! s’insurge-t-elle. Notre corps nous appartient et c’est un libre choix que de se faire injecter un produit qui n’a toujours pas d’autorisation de mise sur le marché », croit-elle savoir. Cette dernière s’oppose également à la vaccination des plus jeunes. « C’est une aberration ! Ils ont un système immunitaire qui leur permet tout à fait de se défendre. Sachant de plus qu’il existe des tas de traitements contre la Covid, je ne vois pas pourquoi on nous impose sournoisement ces vaccins. »
Ne serait ce que pur hasard ? Toujours est-il que la plupart des gens qui ont accepté de nous répondre ont déclaré ne pas faire partie de la mouvance anti-vaccin et même, nous l’avons vu, pour certains, ont déclaré être vaccinés. Plus curieusement, les plus virulents dans le registre des slogans ne souhaitaient pas s’exprimer – « je ne parle pas à la presse ! », nous opposait-on le plus souvent – à la vue du micro.
La manifestation s’est toutefois déroulée dans le calme si l’on excepte les volées de slogans peu amènes envers la politique sanitaire du gouvernement ponctués par des salves de « liberté ! liberté ! liberté ! » criées à pleines voix. Avant que les manifestants n’entonnent une vibrante Marseillaise à l’arrivée place de Verdun. L’occasion pour un gilet jaune d’inviter les participants à un nouveau rendez-vous le samedi suivant et ce « jusqu’à l’abolition du passe sanitaire ».