FOCUS – À l’image de nombreux autres sites, le musée de la Révolution française du Domaine de Vizille répond à l’Appel de la forêt lancé dans le cadre de la nouvelle saison culturelle du Département de l’Isère. Au programme, trois installations d’art contemporain à découvrir jusqu’au 30 novembre 2021.
L’Appel de la forêt essaime dans les musées départementaux de l’Isère, en particulier dans celui de la Révolution française au sein du Domaine de Vizille. Jusqu’au 30 novembre 2021, ses visiteurs sont ainsi invités à découvrir trois installations singulières. Une (nouvelle) incursion du musée dans l’art contemporain, après sa participation au Mois Napoléon et, en parallèle, une exposition dédiée à la Marseillaise (voir encadré).
Première installation : Le Bois dormant, signée de l’Atelier Byme. « 800 fines tranches de bois brut […] issues des arbres du parc du domaine tombés au sol, destinés à l’abattage », et créant au final une « nappe visuelle » avec gravure des noms scientifiques des différentes espèces. De quoi permettre de « s’interroger sur la symbolique qui émane de ces centaines de troncs d’arbres coupés », entre résilience, déforestation… ou évocation du temps qui passe.
Appel à la contemplation
La seconde installation, Corolle, est une création du collectif Les Nouveaux voisins. Une œuvre qui dessine une forme circulaire autour d’un chêne. « De l’extérieur, l’œuvre est un travail proche du land-art, une butte à la géométrie parfaite recouverte d’une herbe parfaitement verte et coupée », décrit le musée de la Révolution française. L’enjeu ? S’inscrire « dans cette simplicité qui ne prétend être rien d’autre que ce qu’elle est ».
La simplicité et la contemplation, puisque Corolle dessine une lune autant qu’un banc, où le visiteur peut s’asseoir pour « porter le regard vers la majesté du feuillage de l’arbre se déployant tel un maillon d’une trame d’éternité dans lequel chacun devient un fugace acteur ». Et pourquoi pas « établir un lien privilégié, intime avec l’arbre » ?
Hommage au charpentier Nicolas Fourneau
La dernière installation choisit, pour sa part, de rendre hommage au charpentier Nicolas Fourneau (1726−1792), connu pour avoir publié le premier traité de charpente moderne. Avec Cénotaphe F, l’artiste Olivier Delarozière déploie une coupole composée de 915 blocs de bois qui répond aux travaux de Nicolas Fourneau sur des modèles en relief de planchers en charpente. Et si le Cénotaphe fait référence à Newton, le F vient évoquer le patronyme de Fourneau.
En plus des trois installations, la forêt est encore à l’honneur avec le collage de Philippe Baudelocque Les Yeux de la forêt, à retrouver sur le mur d’enceinte du musée de la Révolution française. Un collage parmi d’autres, puisque l’artiste a été invité par le Département à réaliser des œuvres sur les murs ou les façades de 13 sites. L’occasion d’en partager les photos sur les réseaux sociaux avec le hashtag #appeldelaforet38.
LA MARSEILLAISE S’EXPOSE AU MUSÉE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
« La Marseillaise qui renferme en elle tant de désirs d’émancipation est un astre en perpétuelle mutation entre le zénith de l’éclat de sa gloire, lorsqu’il porte les êtres ou les peuples vers leur liberté, et le nadir d’une domination politique, militaire et économique qui se retourne contre lui, mais n’arrive cependant pas à l’épuiser ». C’est ainsi que le musée de la Révolution française décrit l’hymne de la France, auquel il consacre une exposition jusqu’au 4 octobre 2021.
Fruit d’une collaboration avec (entre autres) les musées de Strasbourg et de Marseille, l’exposition La Marseillaise revient sur les étapes historiques d’un chant qui n’a pas toujours été en odeur de sainteté. Chant de guerre, chant patriotique, chant révolutionnaire, chant républicain, La Marseillaise résonne en 1792 contre les ennemis de la Révolution française, comme en 1848 lors des soulèvements contre le règne de Louis-Philippe.
Devenue hymne national en 1879, elle accompagnera l’histoire de France tout au long du XXe siècle, de la Belle Époque à sa version reggae par Gainsbourg, en passant par deux guerres mondiales. Et sera également un objet artistique au-delà de sa dimension musicale, au travers de tableaux et de sculptures. Sans oublier le cinéma, quand on l’entend dans Casablanca, La Grande Illusion ou La Traversée de Paris.