EN BREF – La question du burqini portée par l’Alliance citoyenne de l’agglomération grenobloise continue d’agiter les bassins grenoblois. Alors que la Ville de Grenoble qualifie de « provocations déplorables » les récentes opérations burqini, l’association accuse la municipalité de pratiquer la « répression policière ».
Des « provocations déplorables » et des contrevenants qui sont « seuls responsables » de la fermeture temporaire des piscines municipales. C’est ainsi que la Ville de Grenoble, dans une « mise au point » sous forme de communiqué, qualifie les tentatives de baignades en burqini dans les piscines de Grenoble organisées par l’Alliance citoyenne de l’agglomération grenobloise.
Pas question pour la municipalité de s’étendre sur la question religieuse. « Seules des considérations liées à l’hygiène et à la sécurité des personnes peuvent distinguer les tenues de bains autorisées ou interdites dans les bassins. Contrairement aux écoles publiques, aucune considération liée à la laïcité ne saurait établir cette distinction », écrit-elle ainsi. Avant d’invoquer le règlement intérieur des piscines pour justifier le refus du burqini.
La Ville en appelle une nouvelle fois à l’État
La Ville indique par ailleurs avoir reçu l’Alliance citoyenne de Grenoble, et mis en place des « nouveaux outils d’interpellation citoyenne ». Ce qui n’a pas empêché l’association de chercher à braver le règlement des piscines via des opérations burqini, « plutôt que de saisir les outils pouvant aboutir à son évolution à moyen terme ». Le tout en faisant peser sur les usagers et les agents « des tensions et des nuisances inacceptables ».
Et sur le fond ? Une fois encore, la municipalité grenobloise se tourne vers l’échelon national. « La République doit rester indivisible : les normes d’hygiène et de sécurité doivent être édictées par l’État pour l’ensemble du territoire », écrit-elle. Et d’expliquer qu’un courrier adressé au Premier ministre le 18 juin 2021 est resté sans réponse.
L’Alliance citoyenne accuse la Ville de « répression policière »
De son côté, l’Alliance citoyenne accuse la Ville de jouer la carte de la répression policière. « 11 policiers nationaux suréquipés (gazeuse à la main, armes à la ceinture) , 3 policiers municipaux, 2 fourgons de police, 1 camionnette de police municipale, 3 maîtres-nageurs et la Cheffe du Service des Sports de Grenoble pour empêcher les 8 femmes qui souhaitent se baigner en maillot de bain couvrant et leurs 10 allié. es d’entrer dans la piscine de Jean Bron », décrit l’association dans un post Facebook commentant une (nouvelle) action burqini organisée le 28 juillet.
Pour l’association, le but de la Ville serait « d’impressionner les femmes qui demandent le respect et les mêmes droits que tout le monde [et de] les dissuader de s’organiser et de médiatiser leur lutte ». L’Alliance citoyenne reproche encore aux élus de n’avoir « jamais proposé […] d’alternatives pour les femmes qui demandent le droit de choisir leurs maillots de bain ». Et conclut son propos en qualifiant elle-même la question du burqini de « question politique ».