FOCUS – Qui pour succéder à Laurent Wauquiez à la tête de la Région Auvergne Rhône-Alpes ? Résultats et réactions sur Place Gre’net alors que deux électeurs sur trois ne se sont pas déplacés pour ce premier tour des élections régionales.
21 juin, 13 heures – Les résultats définitifs confirment les deux grands gagnants du scrutin de ce premier tour : l’abstention, avec 67,41%, et la très large avance du président sortant Laurent Wauquiez, avec 43,79% des voix. Seconde, et loin derrière, la tête de liste du pôle écologiste Fabienne Grébert recueille 14,45% des voix. Devant Andréa Kotarac (RN), avec 12,33% des voix. Suivent la socialiste Najat Vallaud-Belkacem (11,40%), le représentant de la majorité gouvernementale Bruno Bonnell (9,87%), Cécile Cukierman (PCF-LFI, 5,56%), Chantal Gomez (LO, 1,57%), Shella Gill (SE, 0,68%) et Farid Omeir (Union des démocrates musulmans français, 0,35%).
Éliminée donc LREM. On s’achemine ainsi vers une triangulaire ou une quadrangulaire, selon que les socialistes fusionnent ou non avec les écologistes. La liste PCF-LFI, qui peut fusionner puisqu’ayant obtenu plus de 5% des voix, pourrait rejoindre une union des gauches au second tour emmenée par les Verts.
23 h 05 – « Quand on regarde la situation au niveau national, le bloc social et écologiste est quand même en tête aujourd’hui et c’est ça qu’il faut retenir, à mon avis », a réagi de son côté à la préfecture du Rhône la tête de liste et ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, rétrogradée 3 points derrière la représentante des écologistes Fabienne Grebert. « On nous avait beaucoup décrit une situation où n’existerait plus que La République en marche, d’une part, et le Rassemblement national, de l’autre. Aujourd’hui, les cartes sont rebattues et nous prédisent autre chose pour la suite des évènements. »
EELV étant en tête à gauche, Najat Vallaud Belkacem dit s’incliner devant le résultats des urnes et laisser la place de tête de liste, dans l’hypothèse d’une très probable fusion, à Fabienne Grebert. Une place qu’elle avait déjà proposé de céder aux écologistes avant le premier tour, faute de pouvoir rassembler sur son nom la troisième liste de gauche : PCF-LFI. En vain.
23 heures – « C’est un cran de maturité politique qui, petit à petit, se fait, qui s’est fait aux municipales de façon massive (sic) et qui franchit un cap également à l’occasion de ces régionales », a réagi sur le plateau de France 3 Éric Piolle, le maire de Grenoble, en dernière position sur la liste de Fabienne Grébert. « Il y a deux régions où cela peut bouger : dans les Pays de la Loire et en Ile de France. Probablement dans ces deux régions, si ça bouge, cela bougera pour des présidents de région écologistes, Matthieu Orphelin et Julien Bayou. »
22 heures – « Ce soir, rien n’est joué. Ce soir, nous avons les solutions », a réagi Fabienne Grébert (pôle écologiste) sur Twitter. « Ce soir, nous pouvons renverser l’affairisme, le clientélisme*. Ce soir, nous pouvons changer la donne en Auvergne Rhône-Alpes. » Les négociations se poursuivent en vue d’une fusion des listes de gauche écolo, socialistes et PCF-LFI. À elles trois, elles devraient au vu des résultats du premier tour tabler sur 30 % des voix. Soit treize points de moins que Laurent Wauquiez. À moins que la fusion n’entraîne une nouvelle dynamique…
22 heures – Bruno Bonnell (LREM-Modem) a annoncé ne pas fusionner (avec qui ?) si sa liste ne franchissait pas les 10% nécessaires pour atteindre le second tour. Une liste peut fusionner entre les deux tours, dès lors qu’elle atteint 5% des voix. Pour l’heure, sa liste est créditée de 9% des voix (résultats provisoires).
22 heures – Le pôle écologiste est désormais en position de force pour mener la danse dans la future union de la gauche qui se dessine en Auvergne Rhône-Alpes. Avant le premier tour, Fabienne Grébert avait décliné la proposition des socialistes d’un partage de gouvernance – en échange d’une tête de liste aux écolo – qu’ils ne jugeaient pas en leur faveur. Les listes ont désormais jusqu’au mardi 22 juin pour se positionner.
21 h 50 – « Ces résultats ne reflètent absolument pas la réalité des rapports de force dans notre région », a réagi Andréa Kotarac (RN) sur BFM. « La différence entre les sondages, l’expression de nos concitoyens et la réalité du scrutin diffèrent énormément. Dans certaines villes, le clientélisme* de Laurent Wauquiez s’est accéléré. Les maires Les Républicains ont envoyé massivement dans toutes les villes qu’ils dirigent une lettre à leurs concitoyens pour appeler à voter pour Laurent Wauquiez quand, en même temps, les professions de foi des autres candidats ne sont pas arrivées dans les boîtes aux lettres. »
21 h 15 – Crédité de la seconde place dans les sondages, le Rassemblement national, 3e d’après les premières estimations (12,9%), recule nettement en Auvergne Rhône-Alpes-Alpes au regard de ses résultats en 2015. Il y a six ans, le candidat du Front national Christophe Boudot avait en effet recueilli 25,25 % des voix, juste derrière Laurent Wauquiez (31,73%).
21 heures - « Ce soir, votre choix est net, a réagi Laurent Wauquiez sur son compte Facebook. Ce choix net, c’est celui d’agir fermement contre l’insécurité, comme nous le faisons depuis cinq ans en doublant les effectifs de police ferroviaire ou en sécurisant nos lycées. Et comme nous le ferons face à la dégradation actuelle, en supprimant l’accès aux aides de la Région pour les délinquants et en développant la reconnaissance faciale contre les criminels. »
« Ce choix net enfin, c’est celui d’une nouvelle espérance après cette terrible crise : avec la volonté de relocaliser l’industrie et les emplois dans notre région, avec l’implication pour un meilleur accès à la santé dans tous nos territoires, ou encore avec l’amélioration de la qualité de l’air, notamment par le grand projet du Lyon-Turin qui devrait réunir les bonnes volontés pour protéger notre environnement. »
20 h 30 - La gauche, qui n’était pas parvenue à sceller l’union avant le premier tour, devrait poursuivre les discussions qui n’avaient pas abouti jusque-là entre Fabienne Grébert (pôle écologiste), Najat Vallaud-Belkacem (socialistes et alliés) et Cécile Cukierman (PCF-LFI). Objectif : présenter un front uni pour le second tour, avec les Verts en position de force.
20 h 30 - Le candidat de la majorité gouvernementale Bruno Bonnell arrive 5e, avec 9% des voix, toujours selon les premières estimations d’Ipsos. Cécile Cukierman (PCF-LFI) suivrait, avec 5,8%. Tous deux sont sous la barre des 10%, seuil à partir duquel un candidat peut passer le cap du premier tour. Chantal Gomez (Lutte ouvrière) est quant à elle créditée de moins de 2% des voix, devant Shella Gill (sans étiquette) avec 0,7%, et Farid Omeir (Union des démocrates musulmans français) avec 0,5%.
20 heures - Sans surprise, Laurent Wauquiez s’impose en tête au soir de ce premier tour de scrutin. Le président sortant est très largement en tête, avec 43,8 % des voix d’après les premières estimations Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et la chaîne parlementaire. Seconde, l’écologiste Fabienne Grébert ne décroche que 14 % des voix, devant le RN Andrea Kotarac (12,9 %) et la socialiste Najat Vallaud-Belkacem (11,6%).
19 heures - À quelques heures de la clôture des bureaux de vote, l’abstention était le grand vainqueur de ce premier tour. À 17 heures, moins d’un électeur sur cinq (24,75% des inscrits) s’était rendu aux urnes, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur. Soit presque deux fois moins que lors des dernières élections régionales (43,01%) et départementales (44,16%) de 2015.
Un scrutin marqué partout en France par de multiples couacs. De nombreux électeurs n’avaient en effet pas reçu de la société Sodrexo les plis électoraux contenant les professions de foi et les bulletins de vote, avant le scrutin. Un manquement que soulignait le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne (PCF) dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur le 18 juin 2021.
« Ce choix absurde [de choisir la société Sodrexo, déjà à l’origine de manquements lors des législatives en 2017, ndlr] aura des effets délétères : favoriser l’abstention, altérer les conditions de vote par manque d’information, créer des distorsions quand la profession de foi n’est pas arrivée au détriment des candidats qui n’ont pas fait le choix d’envoyer par voie postale un journal de campagne ».
* Sollicité par Place Gre’net sur ce point, Laurent Wauquiez n’a, pour le moment, pas donné suite.