FLASH INFO – En montagne, la neige abrite des espèces de micro-algues encore inconnues. En établissant la première carte de leur distribution en fonction de l’altitude, les chercheurs de trois laboratoires1Les trois laboratoires impliqués sont : les laboratoires de physiologie cellulaire et végétale (CNRS/CEA/INRAE/Université Grenoble Alpes) et d’écologie alpine (CNRS/UGA/USMB). Auxquels s’ajoute le Jardin du Lautaret : découverte et sciences (CNRS/UGA). du consortium grenoblois Alpalga2Le consortium Alpalga regroupe des chercheurs et chercheuses de 5 unités du CNRS Alpes. A savoir, le laboratoire de physiologie cellulaire et végétale (LPCV : CNRS/CEA/INRAE/UGA) et d’écologie alpine (LECA : CNRS/UGA/USMB). Ainsi que le laboratoire du Jardin du Lautaret : découverte et sciences (CNRS/UGA). Sans oublier l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE : CNRS/IRD/Grenoble INP/UGA). Et aussi le centre d’étude de la neige du Centre national de recherches météorologiques (Météo-France/CNRS). viennent de poser le premier jalon de l’étude scientifique de ces micro-algues des neiges.
L’objectif au final ? Mieux faire connaître et protéger cet écosystème mystérieux autant que menacé par le changement climatique. La revue Frontiers in Plant Science a, le 7 juin dernier, publié cette cartographie obtenue en prélevant de l’ADN sur cinq sites alpins. Résultat ? Les micro-algues des neiges présentent une répartition en fonction de l’altitude. Ce, à l’instar des herbacées et des essences d’arbres dont l’étagement en montagne est en revanche bien connu.
Ainsi, les micro-algues vertes du genre Symbiochloris ne vivent qu’aux altitudes inférieures à 1 500 mètres. Quant aux micro-algues du genre Sanguina capables de colorer la neige, elles ne sont retrouvées qu’à partir de 2 000 mètres d’altitude. Ce sont elles qui, à la fin du printemps et au grand étonnement des randonneurs de passage, teintent de nuances d’ocre, d’orange ou de rouge les étendues de neige d’ordinaire immaculées. Surnommée « sang des glaciers », cette coloration résulte de la forte multiplication ponctuelle, également appelée « bloom », de ces petits êtres vivants des neiges.
Explorer les détails secrets de la vie des micro-algues des neiges
Hors ces manifestations spectaculaires où leur présence devient visible, les micro-algues des neiges fourmillent en toute discrétion dans les « océans blancs » des altitudes. En explorant les détails secrets de la vie et de l’organisation de ces communautés microscopiques des montagnes, les scientifiques espèrent répondre à des questions fondamentales.
« Quelles sont toutes les espèces de micro-algues peuplant la neige ? Comment ces organismes résistent-ils à des températures et un ensoleillement aussi extrêmes ? Le réchauffement climatique favorise-t-il les blooms ? Quel est l’effet des blooms sur la fonte des neiges ? », énumèrent-ils.
Pour ce faire, le consortium Alpalga compte s’appuyer sur l’organisation et la mutualisation des efforts de recherche sur ces micro-algues. Et il a déjà reçu le soutien de l’Agence nationale de la recherche et de la Kilian Jornet Foundation.
Véronique Magnin
1 Les trois laboratoires impliqués sont : les laboratoires de physiologie cellulaire et végétale (CNRS/CEA/INRAE/Université Grenoble Alpes) et d’écologie alpine (CNRS/UGA/USMB). Auxquels s’ajoute le Jardin du Lautaret : découverte et sciences (CNRS/UGA).
2 Le consortium Alpalga regroupe des chercheurs et chercheuses de 5 unités du CNRS Alpes. A savoir, le laboratoire de physiologie cellulaire et végétale (LPCV : CNRS/CEA/INRAE/UGA) et d’écologie alpine (LECA : CNRS/UGA/USMB). Ainsi que le laboratoire du Jardin du Lautaret : découverte et sciences (CNRS/UGA). Sans oublier l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE : CNRS/IRD/Grenoble INP/UGA). Et aussi le centre d’étude de la neige du Centre national de recherches météorologiques (Météo-France/CNRS).