FLASH INFO – Le projet Inspira d’aménagement d’une zone industrialo-portuaire dans le nord Isère fait tiquer l’autorité environnementale (Ae).
Quelques jours après l’annulation du projet par la justice – décision contestée par le maitre d’ouvrage –, l’autorité indépendante chargée de donner un avis sur les projets d’aménagements au regard des impacts sur l’environnement est pour le moins dubitative.
Le dossier relatif aux ouvrages de protection contre les crues ? A actualiser au vu de l’évolution de la législation. L’étude d’impact ? A compléter en prenant en compte le risque de remontée de nappe.
« La nappe d’accompagnement du Rhône est une importante ressource en eau, massivement exploitée et en déficit avéré, souligne l’autorité environnementale. Le pétitionnaire a engagé la recherche de solutions alternatives, dont l’Ae recommande d’évaluer les impacts, y compris en tenant compte des conséquences du changement climatique ».
Le projet de zone industrialo-portuaire se vante de développer la multimodalité, entre route, rail et fluvial ? Pas suffisant pour l’Ae qui recommande « d’étudier la possibilité d’accroître cette part et de prévoir un réseau cyclable complet sur la Zac ».
Des études lacunaires pour l’autorité environnementale
Lacunes également du côté de l’étude de bruit « réalisée en ne tenant compte que des trafics routiers, faute de connaître à ce jour les activités qui seront accueillies ». Ce n’est guère mieux du côté des effets sur la qualité de l’air.
Si l’étude à ce sujet est fournie, « elle repose sur un état initial incomplet, pointe l’Ae. De plus, l’évaluation quantitative des risques sanitaires ne prend en compte que des scénarios d’exposition par inhalation et non par ingestion ». Enfin, l’Ae considère que l’analyse des incidences Natura 2000 doit être reprise.
Un avis à rebours de celui, plutôt positif, rendu en février 2018, de la mission régionale d’autorité environnementale (MRAe). Entité dont l’indépendance avait été passablement contestée et notamment par l’ex-commissaire enquêteur… radié. Depuis, le dossier est examiné à l’échelon national.
PC