REPORTAGE – Suite à un nouvel appel lancé par l’Union nationale lycéenne (UNL), des blocages d’établissements se sont tenus lundi 10 mai dans l’agglomération grenobloise. Les lycéens mobilisés contestent une nouvelle fois le maintien des épreuves du baccalauréat. La mobilisation s’est poursuivie l’après-midi dans les rues de Grenoble, dans un climat tendu.
« On revendique un passage en contrôle continu de toutes les épreuves ! Que ce soit pour les premières, avec le bac de français, ou pour les terminales avec l’épreuve de philosophie et le grand oral, pour lequel on n’est pas prêts », scande Marcel, militant Fridays for Future. Élève au lycée du Grésivaudan à Meylan, il était mobilisé dès 7 heures du matin ce lundi 10 mai contre le maintien des épreuves du baccalauréat. Tout comme d’autres lycéens de l’agglomération grenobloise, notamment des lycées des Eaux-Claires et Mounier.
Si le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé des assouplissements dans les modalités d’examen, les lycéens ne décolèrent pas. Et leurs inquiétudes sont toujours les mêmes, après une semaine de mobilisation. « On n’est pas égaux face à l’enseignement », explique Marcel. L’Union nationale lycéenne dénonce en effet les inégalités d’enseignements entre lycéens et des réglementations différentes selon les établissements. Ainsi que le manque de préparation et le flou quant aux épreuves écrites et orales.
Des blocages dans le calme… sauf au lycée des Eaux-Claires
Si le blocage du lycée Mounier s’est déroulé dans le calme, celui des Eaux-Claires a suscité de vives tensions. « Un enseignant qui voulait entrer de force a été malmené par des élèves », écrit la police nationale dans son rapport. Le proviseur a, par la suite, demandé le dégagement de la place principale. Les forces de l’ordre ont alors fait usage de gaz lacrymogène contre, indiquent-elles, des lycéens qui « venaient au contact ».
À Meylan, c’est la gendarmerie qui était sur place. Une cinquantaine de lycéens se sont rassemblés devant l’entrée du lycée du Grésivaudan, tout en laissant entrer ceux qui souhaitaient se rendre en classe. Outre un baccalauréat basé sur le contrôle continu et des sessions de rattrapage pour tous les lycéens qui n’obtiennent pas le diplôme sur cette base, une chaîne humaine a réclamé la démission du ministre de l’Éducation nationale.
Dans un communiqué, le rectorat de Grenoble déplore de son côté les blocages des établissements. « Exprimer ses opinions et revendiquer sont des droits fondamentaux, qui ne peuvent s’exercer au détriment des libertés des autres élèves et personnels d’un établissement », écrit-il. Avant d’ajouter : « Ce mode d’expression ne respecte pas les droits des élèves qui souhaitent suivre les enseignements ou composer pour un examen ».
Une mobilisation lycéenne très encadrée par les forces policières
La mobilisation lycéenne s’est poursuivie à 14 heures, malgré la pluie battante. Une soixantaine de lycéens issus de différents établissements se sont alors rejoints à Grenoble pour manifester au départ de l’avenue Alsace-Lorraine. Encadré d’un important dispositif policier déployé sur tout le parcours de la manifestation, le cortège a ensuite progressé dans un climat tendu entre manifestants pacifistes… et d’autres qui provoquaient les forces de l’ordre.
La police indique ainsi un jet de projectile sur le lycée Champollion, puis de nouveau un autre, cette fois contre les forces de l’ordre, au niveau de la rue Lesdiguières. Une personne a alors été interpellée. Nouvelle interpellation quelques heures plus tard, suite à de nouveaux jets de projectiles contre des policiers, alors que les lycéens se rassemblaient devant le rectorat de Grenoble. Une délégation a été reçue par des représentants de la rectrice.