FLASH INFO – Nouvelle passe d’armes à la Région Auvergne Rhône-Alpes. Cette fois c’est sur le compte administratif, le dernier de la mandature, que l’opposition a mis son nez.

Pour Jean-François Debat, les 6 milliards d’euros d’autorisations de programme pas financées sont une bombe à retardement pour les finances publiques régionales – DR
« Laurent Wauquiez a constitué plus de 6 milliards d’euros d’engagements qui ne sont, à ce jour, pas financés, dénonce Jean-François Debat dans un communiqué. Ces engagements correspondent à des décisions prises par l’exécutif qui ont été délibérées et votées au cours du mandat, mais ne sont pas encore payées. » Une véritable « bombe à retardement » pour les socialistes.
« Jamais la Région ne s’était retrouvée dans la situation d’avoir un tel volume financier d’engagement. C’est le double du montant que Laurent Wauquiez a trouvé en arrivant aux responsabilités en 2016 mais également le double de régions de taille comparable comme les Hauts-de-France ou la Nouvelle Aquitaine. »
Bombe à retardement ? Le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes y voit lui un « pétard mouillé », simple « traduction de la pluri-annualité des opérations que finance la Région » . D’abord parce que l’un et l’autre n’ont pas pris les mêmes chiffres. Quand Jean-François Debat prend celui du stock d’autorisations de programme restant à financer, Laurent Wauquiez lui retire les programmes couverts en 2021 par des crédits de paiement.
Un stock d’autorisations de programmes soutenable ?
Soit un peu plus de 6 milliards d’euros versus un peu moins de 5 milliards d’euros. Broutilles ?
« Le Ceser démontre très clairement que la relative augmentation du stock sur le mandat (de 3,394 milliards d’euros à 4,991 milliards) est tout à fait soutenable pour la Région puisque la Région a dans le même temps augmenté sa capacité à investir », répondent les services de la Région en se basant sur l’avis du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser), l’assemblée consultative d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour Laurent Wauquiez, il s(agit là d’un pétard mouillé © Patricia Cerinsek
« Surtout, le Ceser a indiqué que la situation était bien meilleure que celle sous l’ancienne majorité », tacle Laurent Wauquiez.
« L’épargne a été augmentée de 82% soit près de 350 millions d’euros d’autofinancement supplémentaire. L’investissement a pu progresser de 716 millions d’euros en 2015 à 1 250 millions d’euros en 2020, sans endettement ».
De quoi saluer des lendemains qui chantent ? Dans son avis rendu en 2020, le même Ceser modérait les satisfecit ambiants. « Après un point bas en 2015, les indicateurs d’épargne brute et de désendettement ont retrouvé les niveaux de 2010 », soulignait son rapporteur Bernard Laurent.
« Pour autant, le Ceser considère que c’est à l’aune d’évaluations des politiques, vivement attendues, et non pas de la seule analyse comptable que doivent être qualifiées ces politiques quant à leur effet levier au service de l’avenir des générations futures ».
PC