Biennale des villes en transition 2021. © Tim Buisson – Place Gre’net

Biennale des villes en tran­si­tion : pour sa troi­sième édi­tion, Grenoble se tourne vers l’essentiel

Biennale des villes en tran­si­tion : pour sa troi­sième édi­tion, Grenoble se tourne vers l’essentiel

FOCUS – La bien­nale des villes en tran­si­tion se déroule, pour cette troi­sième édi­tion, du jeudi 1er avril au dimanche 4 avril 2021. Un temps d’é­change, en grande par­tie en dis­tan­ciel cette année, pro­pice à la réflexion autour de l’es­sen­tiel. Le thème fait écho à la crise de la Covid-19 qui nous invite à nous ques­tion­ner sur nos modes de vie. Pour la Ville de Grenoble, l’é­vé­ne­ment est aussi une vitrine, en vue de pré­pa­rer le titre de Capitale verte euro­péenne pour 2022. Et, pour Alain Carignon, l’oc­ca­sion d’at­ti­rer l’attention…

Eric Piolle lors de la présentation de la biennale des villes en transition. © Tim Buisson – Place Gre’net

Eric Piolle lors de la pré­sen­ta­tion de la troi­sième édi­tion de la bien­nale des villes en tran­si­tion. © Tim Buisson – Place Gre’net

L’essentiel. La thé­ma­tique s’est presque impo­sée d’elle-même pour cette troi­sième bien­nale, sous le signe de la Covid, alors que nos quo­ti­diens sont bou­le­ver­sés par les confi­ne­ments suc­ces­sifs depuis un an. 

« Ce fil rouge nous per­met de ques­tion­ner nos modes de vies en gar­dant ce qui est essen­tiel, en le déve­lop­pant même, expose Éric Piolle. Il nous per­met aussi de reques­tion­ner le reste pour s’a­dap­ter aux défis de l’é­poque ».

Alors, pour le maire de Grenoble, il n’é­tait pas ques­tion de repor­ter cette bien­nale à cause des contraintes sani­taires. Au contraire, plus que jamais, il était temps de ques­tion­ner notre modèle de déve­lop­pe­ment. « Le monde d’a­près, c’est nous toutes et tous qui l’in­ven­tons et le créons », rap­pelle à ce pro­pos Maude Wadelec, conseillère muni­ci­pale délé­guée aux réseaux des villes en transition.

De nom­breux ren­dez-vous en dis­tan­ciel pour cette 3e édi­tion de la biennale

En rai­son de la crise sani­taire, cette nou­velle édi­tion se fera en grande par­tie en dis­tan­ciel. « C’est une contrainte mais c’est éga­le­ment une oppor­tu­nité parce ça nous donne l’oc­ca­sion d’es­sayer d’é­chan­ger d’une autre manière avec les habi­tants et les villes de France, d’Europe et du monde », rela­ti­vise Maude Wadelec.

Conférence de présentation de la troisième biennale des villes en transition. © Tim Buisson – Place Gre’net

Conférence de pré­sen­ta­tion de la troi­sième bien­nale des villes en tran­si­tion. © Tim Buisson – Place Gre’net

C’est aussi un bien­fait pour la pla­nète puisque les invi­tés n’au­ront pas à uti­li­ser un moyen de trans­port pol­luant pour venir à Grenoble. « Il y aura des coûts de dépla­ce­ment évi­tés », sou­ligne ainsi l’élue.

Les per­sonnes peu à l’aise avec l’ou­til numé­rique ris­quant tou­te­fois d’a­voir plus de mal à suivre les échanges, quelques visites de sites, déam­bu­la­tions artis­tiques et pro­me­nades de décou­verte sont pro­po­sées en présentiel.

Le pro­gramme est dense, avec plus de 120 ani­ma­tions pré­vues. Les confé­rences per­met­tront d’étu­dier les tran­si­tions d’un point de vue envi­ron­ne­men­tal, social, éco­no­mique et démo­cra­tique. S’y ajou­te­ront des ate­liers, des tables rondes, mais aussi des jeux et des dif­fu­sions de films. 

Une mar­raine et un par­rain renommés

La bien­nale des villes en tran­si­tion peut comp­ter sur un par­rain et une mar­raine de choix pour cette troi­sième édi­tion. Ada Colau, maire de Barcelone depuis 2015 et mili­tante sociale, par­ti­ci­pera à la plé­nière d’ou­ver­ture, jeudi 1er avril à 19 heures.

Affiche de la biennale des villes en transition pour l'édition 2021. Photo DR

Affiche de la bien­nale des villes en tran­si­tion 2021. DR

Elle sera accom­pa­gnée de Bruno Latour, le deuxième par­rain de cette édi­tion. Le socio­logue, anthro­po­logue et phi­lo­sophe des sciences, a publié l’ou­vrage « Où suis-je ? : Leçons du confi­ne­ment à l’u­sage des ter­restres », aux édi­tions La Découverte, en jan­vier dernier.

Frans Timmermans, com­mis­saire euro­péen chargé du Green Deal et de la lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique, par­ti­ci­pera quant à lui au dia­logue citoyen « Ambition envi­ron­ne­men­tale euro­péenne : quelles concré­ti­sa­tions sur le ter­ri­toire grenoblois ? »

D’autres per­son­na­li­tés seront éga­le­ment pré­sentes. Telles que Matthieu Ricard, moine boud­dhiste et auteur, Bochra Manaï, com­mis­saire à la lutte contre le racisme et la dis­cri­mi­na­tion sys­té­miques à la Ville de Montréal, ou encore Brigitte Gothiere, porte-parole et direc­trice de l’asso­cia­tion L214.

Maude Wadelec et Antoine Back élus à la Ville de Grenoble en charge de la biennale. © Tim Buisson – Place Gre’net

Maude Wadelec et Antoine Back élus à la Ville de Grenoble en charge de la bien­nale. © Tim Buisson – Place Gre’net

Pour les orga­ni­sa­teurs, cette bien­nale doit aussi per­mettre de par­ta­ger les pra­tiques ver­tueuses. « Ce qui est impor­tant c’est que les men­ta­li­tés évo­luent et de voir la capa­cité de la société, donc de notre sys­tème social, éco­no­mique, cultu­rel et même civi­li­sa­tion­nel, à absor­ber ce choc, res­tau­rer ses fonc­tions ini­tiales et res­sor­tir plus robuste », explique Antoine Back, adjoint aux risques, à la pros­pec­tive et rési­lience ter­ri­to­riale, à l’é­va­lua­tion et aux nou­veaux indi­ca­teurs et à la stra­té­gie ali­men­taire.

L’élu se réjouit par avance de cette ému­la­tion durant quatre jours sur le ter­ri­toire gre­no­blois autour de ces enjeux. « Ce sont de grandes ques­tions. Il n’y a pas de che­min simple, ana­lyse-t-il. C’est pas­sion­nant de les affron­ter avec luci­dité, espoir et choix. »

L’occasion de pro­mou­voir le titre de Capitale verte européenne

La deuxième édi­tion avait per­mis à la muni­ci­pa­lité de fédé­rer les par­ti­ci­pants autour de la can­di­da­ture de la Ville de Grenoble au titre de Capitale verte euro­péenne. Deux ans plus tard, la récom­pense lui est acquise. Alors cette troi­sième édi­tion sera l’oc­ca­sion de pro­mou­voir ce titre. « C’est un temps fort dans la pré­pa­ra­tion de 2022, insiste Éric Piolle. Cette bien­nale s’inscrit dans cette dynamique-là. »

Une récom­pense que les élus ont inté­grée à plu­sieurs reprises dans le pro­gramme. Une table ronde inti­tu­lée « Capitale verte euro­péenne… Késako ? » est ainsi orga­ni­sée jeudi 1er avril à 13 heures. Des repré­sen­tants de la ville de Lahti en Finlande, Essen en Allemagne et de Ljubljana en Slovénie par­ta­ge­ront alors leur expé­rience autour des enjeux de ce label. « Cette récom­pense n’est pas un titre hono­ri­fique, c’est un défi, une res­pon­sa­bi­lité », insiste Éric Piolle. D’autant que le temps presse pour agir avant que les chan­ge­ments ne soient irréversibles.

Tim Buisson

Alain Carignon a ouvert à sa manière la bien­nale des villes en transition

Quelques jours avant l’ou­ver­ture de la bien­nale des villes en tran­si­tion, le conseiller muni­ci­pal d’op­po­si­tion Alain Carignon a inter­pellé Éric Piolle dans une vidéo sur Youtube. On le voit devant un tas de déchets, sur le site Allibert à Grenoble, dans le quar­tier Alliés-Alpins. Un site qu’il dit à l’a­ban­don depuis plu­sieurs années. « Ce n’est pas une déchet­te­rie sau­vage. C’est un dépôt orga­nisé par la muni­ci­pa­lité », cer­ti­fie Alain Carignon.

Une attaque sur la pro­preté de la ville qui fut l’un des cre­dos de sa cam­pagne muni­ci­pale en 2020. Le groupe d’op­po­si­tion a par ailleurs posé une ques­tion orale à ce sujet lors du conseil muni­ci­pal de Grenoble lundi 29 mars.

Eric Piolle lui a alors repro­ché d’a­voir asso­cié les squats et ce lieu de dépôt d’or­dures en posant simul­ta­né­ment une ques­tion sur ces deux sujets. « Votre inter­ven­tion fait le ter­reau d’une frac­ture sociale nau­séa­bonde », a répli­qué le maire de Grenoble. Mais sans vrai­ment répondre sur le fond du dossier.

Autour de la bien­nale, Géopol’art 2021 et la COP2 étudiante

En paral­lèle de la bien­nale des villes en tran­si­tion, SpaceJunk Art cen­ters pro­pose la 6e édi­tion de l’ex­po­si­tion col­la­bo­ra­tive Geopol’art.

Florent Vince, président de COP2 étudiante. © Tim Buisson – Place Gre’net

Florent Vince, pré­sident de Cop2 étu­diante. © Tim Buisson – Place Gre’net

Un pro­jet qui s’ins­crit dans la conti­nuité du fes­ti­val de géo­po­li­tique « S’adapter ?! » de Grenoble école de mana­ge­ment (GEM) qui s’est déroulé du 22 au 26 mars 2021. Un tra­vail mené en col­la­bo­ra­tion avec Campus educ­tive Grenoble, qui per­met de vision­ner en ligne des œuvres d’ar­tistes du StreetArt régio­nal et international.

Enfin, la Cop2 étu­diante pren­dra place à Grenoble les 10 et 11 avril pro­chains. L’équipe de cette Cop2 regroupe des étu­diants en césure et des ser­vices civiques qui tra­vaillent en col­la­bo­ra­tion avec une tren­taine d’élèves grenoblois.

Ensemble, ils réflé­chissent et dis­cutent autour des enjeux envi­ron­ne­men­taux afin de limi­ter le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Cet évé­ne­ment natio­nal basé dans la Capitale des Alpes se décline en ate­liers, défis ludiques, acti­vi­tés artis­tiques mais aussi en confé­rences et débats.

Tim Buisson

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Exclusion des sept élus de la majo­rité de Grenoble : « Éric Piolle fait comme Emmanuel Macron, avec une forme de 49.3 »

FOCUS - Après avoir annoncé, la veille, leur exclusion de la majorité grenobloise, les sept élus (Anouche Agobian, Maxence Alloto, Pascal Clouaire, Laure Masson, Hakim Lire plus

Grenoble : 400 à 500 mani­fes­tants contre les lois Darmanin sur l’im­mi­gra­tion et Kasbarian dite « anti-squat »

FOCUS - Entre 400 et 500 personnes ont manifesté ce samedi 25 mars 2023, à Grenoble, contre le projet de loi immigration de Gérald Darmanin Lire plus

Cartographie des aléas du projet de PPR Inondation, réunion du 15 mars 2022 à la Plateforme © Séverine Cattiaux - Place Gre'net
Sassenage : le pro­jet urbain Portes du Vercors enterré… avant celui du futur trans­port par câble ?

DÉCRYPTAGE - Le projet urbain Portes du Vercors sur la commune de Sassenage, près de Grenoble, consistait à urbaniser 20 ha de terres agricoles très Lire plus

Le Mag.tv permet à des personnes en situation de handicap de créer des contenus informatifs, ensuite diffusés sur des écrans au sein des établissements spécialisés. DR
Le Mag​.tv, conçu par et pour les per­sonnes han­di­ca­pées en Isère, est désor­mais sur les rails

FOCUS – Le Mag.tv, média à destination des personnes handicapées élaboré par certaines d'entre elles, permet la diffusion d'informations qui les concernent directement. À l'origine Lire plus

Plus 'une quinzaine de postières et de postiers tenaint un piquet de grève vendredi 24 mars 2023 devant la poste Chavant. © Joël Kermabon - Place Gre'net.
Les fac­teurs de Grenoble-Chavant en grève illi­mi­tée pour l’embauche et la titu­la­ri­sa­tion de tous les précaires

FOCUS - La quasi-totalité des factrices et facteurs du bureau de poste Grenoble-Chavant ont entamé, mercredi 22 mars 2023, une grève reconductible en faveur d'une Lire plus

Réforme des retraites : mani­fes­ta­tion sau­vage, ten­sions et pou­belles incen­diées dans les rues de Grenoble

EN BREF - Près de 300 personnes sont parties en manifestation sauvage, jeudi 23 mars 2023 au soir, dans les rues de Grenoble, après la Lire plus

Flash Info

|

24/03

20h11

|

|

23/03

18h50

|

|

23/03

10h29

|

|

23/03

10h00

|

|

22/03

22h43

|

|

22/03

20h04

|

|

22/03

17h13

|

|

22/03

11h47

|

|

21/03

18h48

|

Les plus lus

Politique| Sept élus de Grenoble annoncent leur exclu­sion de la majo­rité après avoir cri­ti­qué la hausse de 25 % de la taxe foncière

Politique| Affaire de la Fête des Tuiles : Éric Piolle et les six autres pré­ve­nus jugés en appel les 19 et 20 juin 2023

Société| Grenoble : un troi­sième han­di­parc ouvre dans le parc des Champs-Élysées

Agenda

Je partage !