FOCUS – L’exposition « De Pierres & de papiers », à découvrir dès ce samedi 6 mars à la bibliothèque d’étude et du patrimoine de Grenoble, offre un autre regard sur la capitale des Alpes. Elle met en valeur le patrimoine architectural, historique, écrit et graphique de la ville. Ce à travers une multitude de documents qui permettent de mieux comprendre son évolution au fil des siècles.
En ces temps de pandémie, rares sont les lieux culturels ouverts au public. C’est pourtant le cas de la salle d’exposition de la bibliothèque d’étude et du patrimoine de Grenoble, qui accueille « De pierres & de papiers », ce samedi 6 mars 2021. Une exposition consacrée au patrimoine grenoblois. La première après plus d’un an et demi de travaux dans ce bâtiment labellisé « Architecture contemporaine remarquable ».
Les règles sanitaires permettent d’ouvrir la salle avec une jauge maximale de vingt personnes, dans le respect des gestes barrières. Une autorisation qui ravit les réalisateurs de l’exposition et Isabelle Westeel, directrice de la bibliothèque municipale qui a rouvert ses portes en décembre 2020.
Une bibliothèque chargée d’histoire
L’exposition s’inscrit dans le cadre du « Label ville d’art et d’histoire ». Elle se divise en sept thèmes, dont un s’attarde sur la bibliothèque d’étude et du patrimoine en elle-même.
Une mise en abyme qui permet de mettre en valeur ce bâtiment créé en 1772. « Cette bibliothèque a été fondée grâce à une souscription publique dont on a encore des prospectus et les billets de souscription, explique Elsa Belle, chargée de la ville d’art et d’histoire. Ce sont les Grenoblois qui se sont mobilisés pour acquérir une collection d’ouvrages de l’évêque Jean de Caulet, après son décès. »
Le rez-de-chaussée et le 5e étage permettent d’accueillir le public. Les quatre étages situés entre ces deux niveaux abritent des ouvrages. Près de 800 000 documents occupent ainsi 23 kilomètres de rayonnage. La bibliothèque dispose même d’une « réserve précieuse », un endroit encore plus sécurisé.
Cet espace contient les manuscrits de Stendhal et de la Grande Chartreuse. Mais aussi d’autres pièces d’exception. « Nous avons exposé un document précieux qui est un incunable, c’est-à-dire les premières années de l’imprimerie avant 1501 et qui viendrait de l’atelier de Gutenberg », commente Isabelle Westeel.
Grenoble et ses belvédères
Difficile de parler de Grenoble sans évoquer les Alpes. L’exposition ne manque pas de s’attarder sur ce lien unique qui lie la ville aux massifs qui l’entourent. La montagne s’impose dans l’imaginaire des Grenoblois à partir du XIXe siècle. Un atout dont ils prennent conscience grâce à l’essor touristique.
Dans l’entre-deux-guerres, Grenoble renforce ce lien avec la construction de la Tour Perret, aujourd’hui en rénovation, mais aussi avec le téléphérique de la Bastille. On peut ainsi contempler une veille maquette d’affiche consacrée à ce moyen de transport. La cabine éclairée se détache d’un Grenoble plongé dans l’obscurité de la nuit.
Grenoble, ville fortifiée
L’exposition fait également la part belle aux fortifications qui enserraient la ville. Le premier rempart date du IIIe siècle. Les véritables fortifications, construites au XVIe siècles, ont ensuite peu à peu été détruites pour désenclaver Grenoble. Plusieurs plans montrent ainsi les limites de la ville à différentes époques, avec un périmètre qui s’élargit au fil des ans.
De ces fortifications subsistent la porte de France et la porte Saint-Laurent qui viennent rappeler le passé militaire de Grenoble. La bibliothèque d’étude et du patrimoine a d’ailleurs longtemps été coincée entre la prison, aujourd’hui devenue le cinéma Pathé, et la Caserne militaire de Bonne.
« Ce lieu va permettre de valoriser le patrimoine pour tous les publics », s’enthousiasme Emmanuel Carroz, adjoint à la mémoire, aux migrations et aux coopérations internationales.
Les autres thématiques s’intéressent au musée-bibliothèque, aux inspirations orientales, au jardin de ville et au Palais du Parlement. « Notre mission est de conserver cette mémoire et de la faire vivre », insiste Emmanuel Carroz. Un regard vers le passé pour mieux comprendre la ville et ses enjeux actuels.
Tim Buisson
L’exposition « De pierres & de papiers » est visible du mardi au samedi de 13 heures à 17 h 30, du 6 mars au 31 juillet 2021.