FIL INFO – Depuis vendredi 5 février, plus de la moitié des 483 salariés de Tornier-Wright, leader mondial de la prothèse de l’épaule à Montbonnot, sont en grève illimitée à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT. Ils dénoncent « le simulacre des négociations » qui font suite au plan social touchant un salarié sur trois. Un plan voulu par Stryker, repreneur de la société en novembre 2020.
Basé à Montbonnot et racheté par l’Américain Stryker en novembre 2020, Tornier-Wright, leader mondial de la prothèse de l’épaule, pourrait perdre jusqu’à une centaine d’emplois. Plusieurs dizaines d’autres postes sont par ailleurs menacés.
Outre ce plan social qu’ils jugent injuste étant donné la bonne santé de Tornier-Wright, les syndicats s’inquiètent désormais du fait que la direction de Striker rechigne à répondre à leurs questions au cours de cette période de négociation destinée à préparer le plan social.
Les salariés de Tornier refusent des indemnités supra légales « au rabais »
« On en est déjà à la quatrième réunion aujourd’hui sur les cinq officielles car il peut y en avoir d’autres, mais on n’a pas avancé d’un pouce ! s’exclame agacée Emmanuelle Pérez, élue CGT, ce mardi 9 février. Ils nous répondent par “oui” ou “non” et ça ne va pas plus loin ! » Ces temps de dialogue sont supposés permettre aux syndicats de faire valoir le droit des salariés mais encore faut-il que l’autre partie soit à l’écoute, souligne-t-elle.
Selon Emmanuelle Pérez, les dirigeants de Stryker cultivent volontairement le flou, notamment sur le plan des départs volontaires à la retraite anticipée.
Le groupe semble également vouloir mégoter sur le montant des indemnités supra légales. Or, sur ce point, les salariés ne sont pas prêts de lâcher, prévient Emmanuelle Pérez.
Et la syndicaliste de déclarer : « Nous refusons des indemnités au rabais alors que notre carnet de commandes est plein et alors que le groupe américain a proposé bien plus aux salariés bretons qu’il avait licenciés en 2016. »
« Mettre la pression sur Stryker »
Afin de « mettre la pression sur Stryker » peu avant la quatrième réunion de négociation, les salariés se sont à nouveau réunis sur le site. Par ailleurs, les syndicalistes et les salariés membres du comité social économique (CSE) comptaient exiger une interruption de séance, afin de prendre l’avis des salariés du groupe Tornier-Wright. « La direction ne doit pas perdre de vue que ce ne sont pas les syndicats qui décident mais l’ensemble de salariés », assène Emmanuelle Pérez.
Laquelle direction n’avait pas donné suite à notre demande d’entretien au moment de la publication de cet article.