REPORTAGE VIDÉO - Des artistes et techniciens du spectacle inquiets pour leur avenir se sont à nouveau rassemblés ce jeudi 3 décembre 2020 à 18 heures, place de Verdun. L'occasion d'une forme inhabituelle de manifestation, leur collectif les ayant appelés à participer à une « soirée de lutte » pour leurs droits sous la forme d'interventions « artistiques revendicatives ».
Ce jeudi 3 décembre 2020, à la nuit tombée, de petits groupes ont commencé à affluer devant la préfecture de l'Isère, place de Verdun à Grenoble. Des artistes et techniciens, pour la plupart des intermittents du spectacle en situation précaire car privés d'emploi. Mais aussi des professionnels qui concourent à la tenue d'événements culturels ou festifs.
Ainsi, après avoir exprimé ses revendications le 13 novembre dernier, le collectif des syndicats CGT de la culture et du spectacle de l’Isère appelait ces acteurs culturels à participer à une « soirée de lutte ». Pour sortir des sentiers battus des traditionnels rassemblements, c'est cette fois-ci sous la forme de courtes interventions « artistiques revendicatives » que le collectif souhaitait articuler la protestation.
Saynètes satiriques, chansons et prises de parole ont ainsi ponctué la soirée, placée sous le thème de « La culture debout pour ne pas crever ». Une seule contrainte : chaque intervention ne devait pas durer plus de cinq minutes.
Le monde du spectacle demande un plan de relance pour la culture
Fil rouge de la soirée : les revendications, régulièrement évoquées au détour d'un couplet ou d'une prise de parole en forme de réquisitoire. Notamment l'élaboration d'un plan de relance pour la culture, la prolongation de l’année blanche ou encore le maintien des droits sociaux. En effet, si les droits des intermittents vont courir jusqu’au mois d'août 2021, cela ne résout pas toutes leurs difficultés, loin s'en faut. « Il nous a été impossible, dans ce contexte de crise, de décrocher de nouveaux cachets et, a fortiori, de cotiser », nous confie ainsi une jeune artiste.
De fait, les trésoreries, si elles ne sont pas déjà à sec, se vident peu à peu et les acteurs culturels se demandent quand apparaîtra enfin la lumière au bout du tunnel.
Apparaît quand même une lueur d'espoir, depuis le premier pas effectué par Emmanuel Macron lors de son allocution du 24 novembre dernier. N'a-t-il pas annoncé la réouverture programmée des salles de cinéma et de spectacles à compter de la mi-décembre ?
Joël Kermabon