FOCUS – Le collectif Avenir des terres a déposé un arbre déraciné devant le siège de la Métropole de Grenoble ce vendredi 20 novembre. Une action coup de poing visant à interpeller les élus métropolitains sur l’artificialisation des terres. Le collectif s’était activement opposé au terrassement des jardins de la Buisserate à Saint-Martin-le-Vinoux.
« Même si les jardins ont commencé à être terrassés, la lutte en soi n’est pas finie », affirme Leïla, membre du collectif Avenir des terres.
Devant le siège de la Métropole de Grenoble, un petit groupe a ainsi mené une action coup de poing vendredi 20 novembre.
Les militants ont déposé un arbre déraciné provenant des jardins de la Buisserate à Saint-Martin-le-Vinoux juste devant l’entrée principale. Un dépôt sous forme de cortège funéraire avec quatre porteurs tout de noir vêtus.
Un terrassement impromptu qui a suscité colère et tristesse
Pendant plusieurs mois, militants et habitants ont protesté contre le terrassement des jardins de la Buisserate en plein centre-ville de Saint-Martin-le-Vinoux. Le lundi 12 octobre, ils avaient déjà tenté d’interpeller les élus locaux lors du conseil municipal en organisant un conseil des épouvantails. Sans succès. Jusqu’au dénouement inéluctable, avec le terrassement le lundi 2 novembre. Un terrassement réalisé tôt le matin dès le premier lundi du confinement.
Un coup dur pour les opposants et même un choc. « On a eu l’impression de ne pas pouvoir vraiment lutter contre la destruction, se désole Leïla. Les habitants nous ont dit qu’ils avaient un peu l’impression qu’on leur arrachait un truc dans leur histoire », ajoute-t-elle.
Ce terrassement impromptu a suscité beaucoup de colère et de tristesse chez les militants. D’autant que la plupart d’entre eux n’ont pas pu se rendre sur place. Les rares personnes présentes étaient quant à elles trop peu nombreuses pour faire quelque chose.
Dénoncer « la responsabilité de la métropole » via cette action
Pour eux, cette action symbolique vise à « pointer du doigt la responsabilité de la métropole dans cette histoire ». Les opposants se sont sentis délaissés. « Elle n’a pas trop pris position. Au début, elle s’est un peu opposée, puis elle n’a rien fait », assène Leïla.
Un moyen également d’interpeller Sylvain Laval, à la fois maire de Saint-Martin-le-Vinoux et vice-président à la métropole. L’édile a soutenu le projet depuis son élection dès le premier tour, en mars dernier.
Au même moment, dans le bâtiment rue Malakoff, se tenait le conseil métropolitain. Un conseil à moitié en présentiel et à moitié en visioconférence.
Les membres du collectif incriminent également deux autres responsables : le bailleur social Alpes Isère Habitat (ex Opac38), qui a commandité le terrassement, ainsi que le promoteur Cogedim, à l’origine de ce projet immobilier.
Protéger les autres terrains verts de la Métropole
Les affiches placardées sur l’entrée vitrée de la Métropole indiquent sobrement un « avis de décès ». On peut voir deux photos. L’une avant le terrassement, avec des arbres sur le terrain, et une autre après, sans arbre.
« Nous, on ne considère pas du tout que c’est fini, veut croire Leïla. Ça ne tue pas complètement la façon dont on peut penser cet espace ». Une maison des habitants était notamment en réflexion, à un moment, pour redonner vie au quartier.
Tout en dénonçant « l’avidité des promoteurs immobiliers », le communiqué s’inquiète que les « dernières terres libres de la métropole » subissent le même sort, « victimes de l’aveuglement d’élu.e.s qui enterrent l’intérêt public et la démocratie ». En ligne de mire le projet Porte du Vercors à Sassenage, le projet Neyrpic à Saint-Martin-d’Hères, ou encore le remplacement d’un jardin collectif par un parking à Fontaine. »
Nos villes, nos quartiers, nos terres appartiennent aux générations futures, défendons-les », conclut le communiqué. Signe que les combats ne semblent pas terminés pour le collectif Avenir des terres qui envisage déjà d’autres actions.